1. Aïcha, ou les exils


    Datte: 12/09/2019, Catégories: fh, ff, hotel, anniversai, amour, confession, historique,

    ... réciprocité… Une fois, rien qu’une, j’ai envie de te faire l’amour. Le peignoir animé d’une volonté indépendante et perverse, semble-t-il, glissa de sur ses épaules me révélant une gorge juvénile et splendide. Plutôt que des demi-globes, elle exposait deux cônes légèrement incurvés vers le haut, décorés de vastes aréoles très foncées et surmontées de tétons en pleine érection. Ses seins palpitaient délicatement et me conviaient à les embrasser. Elle s’était à nouveau rapprochée de moi et entreprenait de déboutonner le bas de ma robe tout en caressant mon genou. Ah, jeunesse délurée ! J’avais bien besoin de cela ! Je crus en devenir folle et ce fut frissonnante, avec des yeux mourants qui démentaient mes paroles, que d’une voix émue et chevrotante, je repris mon plaidoyer. La tête baissée, la mine renfrognée, elle semblait ne pas m’écouter et conduisait ses doigts dans les chaleurs moites de mon entrecuisse, réveillant des tourbillons de délices qui me faisaient suffoquer. Je terminais en retirant sa main de sur mes cuisses et en la portant à ma bouche y déposais la ferveur d’un baiser incandescent. Elle me regarda alors avec infiniment de tristesse et murmura : — Je crois que tu as raison, la situation deviendrait vite intolérable.— J’aimerais que nous reprenions le vouvoiement, achevais-je, non pour établir une hiérarchie familiale, mais afin de garder entre nous une certaine distance. Elle quitta la pièce. Épuisée par ce combat, je me précipitai vers le placard aux ...
    ... alcools et me servis une énorme rasade de rhum, j’avais bien besoin de cela ! J’étais très affligée de l’avoir ainsi repoussée, néanmoins, notre confession mutuelle me calma. J’en tirais deux satisfactions d’amour-propre : celle d’inspirer de tendres sentiments à une si belle jeune femme et celle d’avoir résisté à mes démons même si cette victoire était amère. o-o-O-o-o À huit jours de la fin des travaux, les deux amantes commirent l’imprudence extrême de traverser la cité en se tenant par la main. Elles croisèrent l’un de ces charmants jeunes gens qui avait dragué Claire à l’époque du lycée. Il ameuta immédiatement cescongénères, hurlant à la gouine comme on alerte au feu. La bande ignoble leur fit une haie de déshonneur, les accablant d’insanités, et en ce domaine ils disposaient d’une prolixité de vocabulaire inaccoutumée. Ils les escortèrent ainsi jusqu’à notre porte où elles parvinrent enfin en courant, affreusement traumatisées. Le lendemain, un samedi, quatre de ces lascars guettèrent leur sortie. Elles s’étaient calfeutrées chez nous, bien décidées à ne pas exciter la vindicte du quartier. Partie avec Kadour en raison d’un rendez-vous en ville, nous nous aperçûmes avoir oublié un document essentiel et revînmes sur nos pas. Notre porte était fracturée et les filles criaient. Kadour fonça à la cave dont il revint doublement armé d’une barre à mine et d’un pied-de-biche. Sans hésiter, il se précipita dans l’appartement, menaçant ces coquelets qui, le voyant si déterminé, ...
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