1. un transport VIP inattendu. (2)


    Datte: 09/10/2019, Catégories: Hétéro

    ... palmiers longeant le muret qui surplombe la grève de rochers où venaient se briser les vagues. De temps en temps elle se rapprochait de moi, collant sa cuisse à la mienne, s’obligeant à ne pas marcher au pas. C’était marrant. Elle riait comme une gamine toutes les fois qu’elle se trompait. Le temps passait à vitesse grand « V ». Vers les 22 heures 30 on entra dans un petit restaurant-bodega construit dans un décor de grotte artificielle. Dehors sur le trottoir bondé de touristes, un groupe de mariachi nous poussait la sempiternelle « Coucouroucoucou Paloma ». À croire que leur répertoire ne se limitait qu’à cette chanson. Un serveur habillé de blanc avec une écharpe rouge autour de la taille nous guida vers une table pour deux au fond de la grotte. Avait-il compris que nous voulions être seuls ? Sur la table trônait un pichet de sangria sur lequel la buée s’écoulait en grosses gouttes de condensation. Nathalie était assise en face de moi. Elle avait croisé ses mains sous le menton. Elle me regardait. Ses lèvres me souriaient. Elle rayonnait le bonheur. Quant à moi, je ne savais pas quelle attitude adopter. Je m’imaginais que les gens nous regardaient, nous fixaient, nous jugeaient. Je ne pouvais décemment pas me comporter comme un collégien à son premier rendez-vous : j’avais 68 ans, et la ravissante jeune femme en face de moi, celle qui depuis quelques heures s’était donnée à moi, avait 43 ans. Autour de nous, on parlait allemand, néerlandais, anglais, et même suédois. On ...
    ... aurait dit que nous étions les seuls Français dans ce restaurant... Il est vrai que certains Français, de par leur comportement, ont tout fait pour se faire détester. Dans les îles Canaries – et plus particulièrement à Tenerife – il vaut mieux être Allemand ou Suédois que Français ou Anglais, qui ont eux aussi une réputation quelque peu sulfureuse... mais méritée. Je commandai une « vieja con papas arrugadas et mojo picon », poisson perroquet du littoral fraîchement pêché et cuit au court-bouillon, accompagné de pommes de terre en robe des champs en croûte de sel, cuites à l’eau de mer, spécialité des îles Canaries, et le tout agrémenté d’une sauce piquante au cumin, coriandre et piments rouges. Pour celui qui aime, un délice que l’on ne trouve nulle part en dehors de l’archipel. Nathalie avait choisi une salade variée aux avocats et des sépions farcis à la plancha (petites sèches farcies). Nous arrosâmes tout cela avec de l’eau gazeuse car moi, je ne buvais pas d’alcool et ma compagne avait préféré prendre elle aussi de l’eau, sans doute pour faire comme moi. Durant le repas, un Hindou coiffé du turban des Sikhs était passé entre les tables pour y déposer une belle rose baccara, et lorsqu il eut terminé sa distribution, il fit le tour des tables en sens inverse pour encaisser ses 10 ¬ . Lorsqu il arriva à la hauteur de la nôtre, Nathalie posa sa main toute fraîche et menue sur la mienne : — Ne fais pas de frais, chéri : c’est du vol ! Dix euros pour une fleur qu’il achète 50 ...
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