1. Ellie


    Datte: 29/05/2020, Catégories: Dans la zone rouge,

    -- ATTENTION HISTOIRE FICTIVE POUR LECTEURS AVERTIS -- Il fait déjà nuit noire, et une fine pluie tombe sur Düsseldorf, lorsque Ellie sort de sa salle de sport. La station de métro la plus proche n'est qu'à une trentaine de mètres, mais Ellie n'a que faire du temps qu'il fait dehors, et malgré sa séance de sport, préfère marcher. Marcher lui permet de réfléchir, et Ellie passe beaucoup de temps à réfléchir. Sur le sens de la vie, majoritairement. La sienne et celle des autres. Ellie n'aime pas la vie qu'elle mène. Elle n'aime aucune des vies qu'elle pourrait mener. L'impression d'être coincée dans une société qui ne lui convient pas lui donne cet air constamment triste. Elle essaye bien sûr de se changer les idées, d'où les séances de fitness après ses cours à l'université toute proche. Mais Ellie voit tout en noir. Si elle n'aime pas la vie, c'est aussi, pense-t-elle, parce que la vie ne l'aime pas. Comment pourrait-elle l'aimer et l'emprisonner dans ce corps qu'elle trouve immonde. Du moins c'est ce qu'elle pense. Car Ellie est tout sauf immonde. Du haut de son mètre soixante-huit et de ses vingt-et-un ans, elle arbore un visage doux et juvénile. Son corps, qu'elle trouve disgracieux, peut paraitre frêle, mais est sculpté par le sport. Ses hanches, qu'elle trouve trop larges, sont en harmonie totale avec ces fesses sur lesquelles les garçons aiment se retourner. Ses seins, qu'elle trouve trop petits, sont envoutants de perfection. Elle se maquille, parfois un peu trop, ...
    ... pour se cacher, et teint ses cheveux encore et encore. Née blonde, elle a eu les cheveux roux, puis très noirs, puis blonds, puis rouges, et les a récemment teint en argenté, avec des reflets bleutés. Ellie est belle à mourir. Hélas, elle est la seule à ne pas le savoir. La pluie redouble d'intensité, et autour d'elle, les quelques personnes qu'elle croise courent se mettre à l'abri. Ellie, elle, n'accélère pas pour autant. La capuche de sa grosse doudoune la protège partiellement. A une cinquantaine de mètres, au passage piéton, elle croise un homme qui, comme elle, n'a pas l'air de se soucier de la météo. Adossé à une rambarde, il fume une cigarette. Ellie ne peut pas voir son visage, lui aussi porte une capuche. Mais l'homme l'intrigue, le temps d'une seconde. Elle continue son chemin. Son appartement est encore à une vingtaine de minutes à pieds. Mais elle repense à l'homme qu'elle vient de croiser. Elle ne comprend pas vraiment pourquoi elle y repense tant, et dans un élan de curiosité, se retourne pour l'apercevoir encore un peu. L'homme a bougé, et marche à présent quelques dizaines de mètres derrière elle. Ellie ne se méfie pas, mais lorsqu'elle se retourne à nouveau, piquée par la curiosité, elle se rend compte que l'homme a accéléré. Il n'est plus qu'à quelques mètres maintenant. Ellie se décide enfin à forcer l'allure, mais trop tard. Une main se plaque sur sa bouche. Ellie est surprise, panique, mais ne fait rien. De toutes façons, elle ne peut rien faire. Une main ...
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