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Tango des ombres du désir
Datte: 03/11/2020, Catégories: f, h, fhh, hh, copains, prost, nympho, taille, jardin, danser, fête, collection, amour, fdomine, revede, double, Partouze / Groupe fsodo, fantastiqu,
... l’obscurité est devenue presque totale, ce qui donnait une épaisseur particulière au timbre de sa voix méridionale. On voyait seulement rougeoyer un tison dans la cheminée, ce qui donnait un reflet sanguin à ses pupilles. Son grand front de cristal reflétait les braises, phosphorescence grenat qui absorbait entièrement nos douze regards fascinés, en lui donnant l’air altier d’une prêtresse vouée à une divinité aux pouvoirs obscurs. — Mes grands-parents habitaient dans un gros village à côté de Carcassonne au nom pittoresque de Villemoustaussu. Ma mère ressemblait à une jeune fille exemplaire, mais, bien qu’elle ait reçu une éducation assez stricte, souvent, la nuit, elle faisait le mur de la maison et enfourchait son vélo pour aller se promener dans la forêt de la Montagne Noire. On appelle ainsi cet endroit à cause de l’apparence sombre des sapins, notamment en automne, quand les jours diminuent et que les hirondelles s’en sont allées. Quelle que soit la température, elle avait l’habitude d’aller se baigner nue dans un petit étang situé dans une clairière, loin de tout chemin et de toute habitation, guidée seulement par son instinct et la lumière lunaire. Qu’allait-elle chercher ainsi ? Elle n’en avait pas conscience, mais sans doute y trouvait-elle un frisson solitaire, une vibration intérieure entourée des silhouettes noires des sapins. Tout à coup, elle a entendu craquer une brindille, mais ce n’était pas un renard ni un sanglier, car elle a vu briller des yeux, comme ...
... deux boules de braise, aussitôt cachées derrière un buisson, pour réapparaître un peu plus près. Sans hésiter ni prendre le temps de se rhabiller, elle s’est enfuie à toutes jambes, s’écorchant les pieds sur des ronces, portée par la peur panique, aussitôt poursuivie par l’inconnu qui l’a rattrapée avec une facilité déconcertante, puis l’a plaquée au sol pour l’immobiliser. C’était un être étrange, un faune, mi-homme, mi-animal, bouc en bas, avec des sabots, et humain en haut, avec un très beau visage, doux et souriant, et de petites cornes, et aussi un sexe qui était, disons… sans doute aussi bien dimensionnée que le tien, Jean. — Merci pour la comparaison : je retiendrai pour mes clientes que je suis membré comme un faune. Mais c’était peut-être un vagabond, trop heureux de trouver une fille sur son chemin.— Non, c’était bien un faune : elle en était certaine, car elle a vu et même touché les sabots qui n’étaient pas des pieds humains. Devant ma mère, il n’a pas fait mystère de ses intentions fornicatrices. De toute manière, c’était un être de lubricité. Pour autant, il ne l’a pas forcée, car, à ce moment-là, elle a pris conscience qu’elle n’était venue dans cette forêt que pour s’accoupler à lui qui l’avait appelée dans ses rêves d’adolescente, nuit après nuit, pendant des années. Il avait ce pouvoir se susciter des songes parce qu’il connaissait son nom et aussi beaucoup de choses sur elle. Si elle avait voulu, elle aurait pu repartir librement, mais elle était comme ...