1. Une étudiante bien maladroite - Partie 3


    Datte: 06/09/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    ... tendit sa feuille, mais Eva ne réagit pas, les yeux perdus dans le vide. Finalement, sous son insistance, elle la prit et lui passa lentement et fébrilement la sienne. Elle suivit la feuille des yeux. Puis elle examina la copie qu’elle avait en main et pointa les réponses. A chaque ligne, son visage était de plus en plus dépité… Visiblement, on ne pouvait rien lui reprocher. Quant à son auteur, elle semblait bien embêtée en comprenant que le résultat d’Eva ne serait pas fameux… Elle tenta de l’interpeller du coin de l’œil pour avoir son soutien, sa compréhension : en vain. Eva était blanche, tremblante. Chaque bonne réponse était une blessure horrible : si seulement elle avait eu du temps, cela aurait été aussi la sienne. - Très bien, c’est terminé. Faites remonter les copies au bout du rang. Le hasard fit que les copies du rang d’Eva s’empilèrent sous ses yeux. Pierre monta le petit escalier pour récupérer les piles. A son niveau, l’élève était blafarde, absente. Au même moment où Pierre prit les copies, elle les lui tendit dans un mouvement automatique, absente. - Ça va ? Interrogea Pierre Il n’eut aucune réponse. Ecourté par un début tardif, le cours s’achevait. Les élèves ne se firent pas prier pour partir, pressés de terminer ce premier cours d’une journée qui s’annonçait longue. Eva, comme d’habitude, ferma la marche, mais le pas était lent. Alors qu’elle s’apprêtait à passer la porte, Pierre l’interpella : - Eva, c’est dommage : c’est un peu mal tombé… La jeune ...
    ... femme s’arrêta alors que ses camarades s’éloignaient. Puis, lentement, elle se tourna vers son professeur. Ses yeux étaient rouges et ses lèvres tremblaient : - Oui… mais … je savais pourtant, Monsieur, mais, vous savez, … la neige…. si j’avais eu un peu plus de temps…. Mais Eva, la voix pleine de trémolos, ne termina pas sa phrase : elle retenait difficilement ses sanglots. Ses yeux tristes étaient pleins de peine, de colère et de désespoir mêlés. Cette réaction prenait Pierre de court. - Attendez, ce n’est pas la peine de pleurer... - Mais si. Vous ne comprenez pas.... Je travaille comme une malade pour être au niveau… Et là, je me plante lamentablement… je vais faire comment ? Je suis… - Calmez-vous, Eva. Pierre se posa un instant, à la fois pour réfléchir mais aussi pour la laisser reprendre ses esprits. Il ne s’attendait pas à cette réaction et ne mesurait pas jusqu’à cet instant la gravité de la situation aux yeux d’Eva. Pierre, qui a à cœur son métier et surtout la matière qu’il enseigne, n’y a jamais été confronté. C’est l’inconnu. Spontanément, il ne voit qu’une issue - Eva, écoutez… voilà, je peux vous proposer quelque chose… Une fois par semaine, j’organise le mercredi soir, un cours pour ceux qui veulent aller plus loin… - Un cours de rattrapage ? Vous pensez donc que je suis si mauvaise que ça, interrompit Eva - Non, je n’ai pas dit ça, répondit Pierre, embarrassé, Ce n’est pas ce que je voulais dire. C’est juste un cours où on peut revenir sur ce que vous voulez. ...