1. La détresse de l'aide soignante - 1


    Datte: 06/09/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    Les fêtes de fin d'année approchaient. Pour certains, synonymes de fêtes et de retrouvailles. Pour d'autres, synonymes, au contraire, de grande solitude. C'était le cas de mon grand-oncle, Raymond. A 87 ans, il vivait seul dans sa petite maison de Charente-Maritime, à Rochefort. Veuf depuis un certain temps déjà, ça allait encore tant qu'il pouvait prendre sa vieille Citroën et aller se promener en bord de mer. Mais la raison l'avait poussé à abandonner sa voiture, et la maladie l'avait presque assigné à résidence. Pour ma part, je ne pouvais me résoudre à l'abandonner. Bien qu'il n'ait été que le beau-frère de mon grand-père maternel, il avait été présent pendant une grande partie de mon enfance. J'avais un nombre incalculable de souvenirs à ses côtés, que ce soit des parties de pêche ou des parties de cartes. Il était ma famille. Aussi, j'avais décidé que cette année, je passerais les fêtes en Charente-Maritime. Mon train partait le 25 au matin, ce qui m'avait tout de même permis de passer le Réveillon avec le reste de ma famille. Après deux changements, presque cinq heures de train et trente minutes de car, j'arrivais enfin à Rochefort, dont je ne connaissais strictement rien. Et j'avais prévu d'y passer la semaine au moins. J'ai facilement retrouvé la maison de mon grand-oncle dans cette ville de 25 000 habitants à peine, même si je n'étais jamais venu ici. Dans mon enfance, il habitait encore sur la côte. Mais avec les années, il avait préféré se rapprocher des ...
    ... commodités du centre ville, et s'était installé dans petite maison mitoyenne dans le centre ville, dont la façade partait en lambeaux. J'ai sonné, trois fois, et attendu encore cinq bonnes minutes avant que Raymond ne vienne m'ouvrir. Il m'a pris dans ses bras comme quand j'étais petit, à la différence que cette fois, c'était lui le petit. Ça faisait longtemps maintenant que je ne l'avais pas vu, et je me suis rendu compte assez brutalement que les années lui étaient passées dessus comme un poids lourd. Il n'avait pas l'air très en forme. _ Je suis tellement content de te voir ! m'a-t-il tout de même crié. _ Moi aussi tonton. Joyeux Noël ! _ Joyeux Noël aussi ! Viens donc t'assoir avec moi. J'ai posé mon sac à l'entrée et me suis assis sur le canapé qui allait probablement me servir de lit, puisqu'il n'y avait qu'une seule chambre à l'étage. Raymond s'est posé dans son fauteuil, face à la télé, dont le son tournait encore à plein régime. Je me suis permis de baisser le volume pour qu'on puisse discuter un peu. Il m'a parlé, longuement, de ses journées, de ses voisins, des commerçants du coin qu'il ne voyait plus car il ne pouvait plus vraiment se déplacer. Il y avait une pointe de tristesse dans sa voix quand il évoquait tous ses souvenirs qui m'a brisé le cœur. _ Tu ne te sens pas trop seul, tonton ? ai-je osé lui demander. _ Oh non ! Ne t'en fais pas, je m'occupe très bien. J'ai la télé. J'essaye de lire aussi mais mes yeux fonctionnent moins bien. Alors heureusement que j'ai la ...
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