Des vacances voluptueuses (12) - Histoires de Sexe

Des vacances voluptueuses (12)

... je ne cesserai jamais de t’aimer. » Emma savait qu’il lui suffisait désormais de rassembler ses forces pour en finir avec Patrick. Elle avait le mot au bout de la langue, il ne lui restait plus qu’à le prononcer; mais la chaleur qui l’entourait faisait rejaillir en elle le souvenir d’une vie qu’elle pensait avoir oubliée. Elle se revit dans un état heureux, où nulle difficulté ne devait plus la frapper. Elle ne put pourtant rien dire, et lorsque Patrick l’embrassa une nouvelle fois, elle s’abandonna, et lui rendit timidement son baiser. Pleinement satisfait, Patrick lui susurra : « Je t’aime, Emma. Merci de croire en moi. » Et sa maîtresse, qui se terrait dans son mutisme depuis un moment, ne put que prononcer : « Je… ce n’est pas raisonnable. -Qu’importe la raison, si nous nous aimons ? -Je ne t’aime plus, Patrick. Je ne pourrai plus t’aimer. -Repousse-moi dans ce cas. » Et pour la troisième fois, Patrick embrassa Emma, et pour la troisième fois celle-ci ne put se débattre. Elle lui rendait même ses baisers avec une passion qu’elle n’imaginait plus pouvoir ressentir à l’égard de celui contre lequel elle avait tant de griefs. Patrick la sentait désormais de nouveau sienne et, de la voix la plus suave qu’il pût prendre, il demanda : « Veux-tu… veux-tu passer chez moi ? Il me reste un excellent champagne, et je sais que tu adores ça. -Parce que maintenant tu veux me saouler ? répondit-elle avec un sourire qui trahissait la gaieté inattendue qu’elle essayait de dissimuler. ...

... -Exactement, et te faire l’amour bestialement, rajouta Patrick, en riant. » Patrick regretta vivement ces paroles qu’il jugea un peu trop directe, prononcée dans l’insouciance d’une allégresse soudaine. Et pourtant, Emma répondit seulement en souriant : « On verra bien la qualité de ce champagne. » Ravi de la joie nouvelle d’Emma, Patrick proposa de se rendre directement chez lui afin de gouter à ce champagne Tous deux montèrent dans leur voiture, et quelque dix minutes plus tard, ils étaient arrivés devant une large et haute maison dont le pied était garni d’un petit jardin. La porte d’entrée menait à un étroit corridor orné de deux pièces sur le côté droit tandis qu’un escalier faisait face aux deux amants sur le côté gauche. Ils pénétrèrent par la première des portes et arrivèrent dans un large salon, occupé par un énorme canapé face à la télévision ainsi que de nombreux meubles de rangement. A l’autre bout de la pièce se trouvait une grande cuisine, équipée de tellement d’outils qu’Emma doutait que Patrick connût l’utilité de tous. Patrick invita Emma à s’assoir sur le canapé et revint s’assoir à côté d’elle avec une bouteille à la main et deux coupes de champagne. Ils trinquèrent à leurs retrouvailles, bien qu’Emma semblât moins enjouée que lorsqu’ils étaient sur le parking du restaurant. Néanmoins, il ne fallut guère plus d’une demi-heure et deux coupes pour que la conversation reprît quelque accent de gaieté. Il sembla même à quelques instants que rien ne se fût jamais et ...