Je t'aimerai toujours
Datte: 10/09/2018,
Catégories:
fh,
ffh,
couplus,
Transexuels
pénétratio,
sf,
... dehors de la ville. Le murmure s’amplifia en brouhaha, et je dus véritablement hurler pour tenter de le couvrir. — Et la deuxième chose que vous devez apprendre, c’est l’harmonie ! Nous ne sommes qu’une femme et un homme, peut-être sommes-nous différents, mais vos prophètes l’avaient prédit : nous nous aimons, nous avons porté la vie… et nous allons désormais vous ouvrir les yeux ! Vous devez accepter la différence ! Des cris s’élevaient devant nous, acclamations et tumultes de rage. — Je ne suis qu’un homme et j’ai grandi dans une autre ville, là-bas vers le sud, d’où votre peuple est originaire.— Mensonges !— Silence ! Se faire entendre devenait compliqué. Et la foule était divisée. Convaincre aussi vite était peine perdue. Désenchanté, je tournai vers Alys un regard las. Les cris s’amplifiaient, et je ne compris pas ce qu’elle me cria, mais je la vis inquiète tendre une main vers la multitude. Pivotant la tête pour suivre des yeux ce qu’elle indiquait, je m’alarmai en apercevant une femme sur le parvis lever vers nous une arbalète de poing. Tout alla très vite. Au moment précis où je voulus hurler à mon tour pour couvrir les clameurs de la foule et prévenir du danger, je vis se détendre la corde de l’arbalète, en même temps que je me sentis poussé sur le côté et que je tombai à terre. Je ne mis qu’une fraction de seconde à comprendre. Alys m’avait écarté violemment et s’était effondrée sur moi. Elle m’avait sauvé la vie. C’était évident que ce carreau d’arbalète ...
... m’était destiné. Mais en voulant l’aider à se relever, j’eus l’impression d’étouffer soudain. Une vive angoisse me saisit lorsque je réalisai qu’Alys avait reçu le projectile en pleine poitrine. À ma place. Son sang coulait déjà. Peinant à reprendre mes esprits, je me redressai et l’allongeai doucement devant moi. — Mort aux dégénérés ! Je n’entendis qu’à peine crier. Je n’entendais presque plus rien. Tout était comme silencieux. J’étais paniqué. Je ne savais que faire. — Alys !— Mort aux dégénérés ! Les hurlements de la foule enragée me parvenaient difficilement. Un brouillard de peur, de rage, de haine, envahissait mon esprit. Dame Heline et Candice se précipitèrent à mes côtés et s’agenouillèrent auprès de ma compagne, qui hoquetait à chaque respiration et crachait des filets de sang. Ses yeux suppliants se pendaient aux miens, et mes larmes coulaient et tombaient sur son visage. — Aaaahhh ! Derrière moi, derrière nous, celle qui avait tiré se faisait lyncher par les femmes qui l’entouraient. — De l’aide ! Du secours ! Des médecins ! hurlait Candice.— Je… je t’aime, Johan ! suffoqua Alys. Je pleurais à chaudes larmes en la voyant si vite agoniser là, impuissant. Je me penchai pour la prendre dans mes bras. — Alys ! Moi aussi je t’aime ! Ne m’abandonne pas, je t’en prie ! Je t’aimerai toujours !— Prends… soin… des… enfants…— Alys ! Mais elle avait déjà cessé de respirer. Je m’effondrai, anéanti, détruit, étouffé, hoquetant et ne parvenant même plus à pleurer tellement j’étais ...