PhiloSophie - Histoires de Sexe

PhiloSophie

... m’ennuyait. J’ai dit à maman qu’elle en avait des tas, de casseroles. Mais celle-là, c’était la seule qui soit pratique pour réussir centaines sauces… Pas de chance, c’est Thierry qui tient la boutique, en blouse grise. — Tes parents sont pas là ?— Non, je suis seul pour la journée. Mademoiselle désire ?— Une casserole.— Viens par là. Elle est immense, sa boutique. Un rayon droguerie. Un stock de vidéocassettes dans un coin, ils en louent. Des articles ménagers. Pinces à linge à foison, bougies, rubans tue-mouches. Du matos pour animaux : colliers, laisses. Martinets. Matériel de pêche. Enfin les casseroles. — Choisis ! Il passe derrière moi, applique ses mains sur mes seins, commence à déboutonner mon imper. Je lui dis de me laisser tranquille. La diatribe ! En substance : Je fais ma mijaurée, je suis idiote de penser que David s’intéresse à moi, il a pris le car avec Béatrice, et il fallait voir ! Et après ce qui s’est passé dans l’igloo… Sainte Nitouche, allumeuse… — Si tu veux pas que tout le patelin le sache, ce qui s’est passé dans l’igloo, tu as intérêt à te laisser faire. Fous-toi à poil, et en vitesse. Je vais fermer la boutique.— Maman a besoin de sa casserole, tout de suite.— Alors, cet après-midi, dès deux heures, dis-lui que tu vas te promener, à ta mère, et rapplique. Sinon, tout le lycée sera mis au courant, et je te jure qu’il n’y aura que le train qui te passera pas dessus, quand les copains le sauront, ce qui tu as fait dans l’igloo. Tu vas jouer les ...

... malheurs de Sophie, c’est moi qui te dis. Vulgaire, rustique, obstiné, Thierry ! Mais transi d’amour, aux yeux de merlan frit ou de chien battu, c’est selon. Sophie, tu ne vas pas croire un instant à cet odieux chantage. Un ver de terre amoureux d’une étoile ne la précipite pas dans la fange. Mais sait-on jamais… Et si je jouais à faire comme si ? Il est amoureux, j’en ferai donc ce que je voudrai. Il désire que je joue les malheurs de Sophie ? D’accord ! Mais il jouera en même temps les malheurs de Thierry. — Maman, cet après-midi je vais chez Thierry, avec les amis que j’avais invités pour mes dix-huit ans. Je viens de leur téléphoner. Nous avons un exposé à préparer sur la dialectique du maître et de l’esclave.— Ah ! Vous en êtes déjà là ! Mon bon souvenir à pépé Hegel. Tu as bien fait de prendre des chaussures basses, la neige a brûlé tes bottes. Il est deux heures quand Thierry m’ouvre la porte de sa boutique, et aussitôt la referme à clé. — Thierry, tu as le droit de m’embrasser. Bien. Ça suffit pour le moment. Tu veux que je sois nue dans ton arrière boutique, je le serai. Toi aussi, naturellement. Laisse moi faire. Je serai ton esclave, tu seras le mien. Faisons nos courses. Oui, c’est moi qui décide. Tu ne verras aucun inconvénient, je présume, à ce que tout se passe dans l’égalité la plus complète. Bien. Je prends un de ces paniers de plastique mis à la disposition des clients. Un rouge. Tu en prends un, toi aussi. Bleu. Suis-moi. En face du rayon consacré aux animaux ...