1. Top Model (9)


    Datte: 19/10/2018, Catégories: Transexuels

    17- On se quitta en se faisant la bise. Je rentrai chez moi prendre une douche et me changer avant de repartir au travail. Le lendemain, Max m’annonça qu’on était attendu à Monaco pour voir une cliente. Je découvris les entrailles de ces fameux yachts ultra luxueux que je regardais depuis les quais, me demandant qui pouvait se payer de tels monstres des mers. Maintenant, je savais. Je mis enfin la dernière touche à ma robe, mais je dus attendre encore un peu pour la porter, la météo n’étant pas de mon côté. Max m’emmena ensuite à Milan, sur l’invitation d’un riche homme d’affaires italien. Il voulait offrir quelques modèles de notre dernière collection à son amie. Ce fut le pire de mes rendez-vous, le genre de rendez-vous qui vous dégoute de votre métier, un de ceux qui rendent votre vocation aussi fragile qu’un château de cartes. L’amie de notre hôte arriva enfin. Mais, alors que je m’attendais à une femme de grande classe, on vit débouler une espèce de créature trop maquillée et habillée comme un sac. Et de toute évidence, cette créature n’était pas une femme, génétiquement parlant. Le jeune homme d’à peine la trentaine, était une caricature du travesti, celle qui donne mauvaise presse à notre genre, le clone de Zaza Napoli mais en plus jeune et surtout beaucoup moins drôle. — La collection, c’est pour ... lui ? demandai-je à voix basse à Max — Oui, répondit-il, tout aussi dégoûté. Je fis ma présentation. Puis le jeune homme essaya à son tour les vêtements. Le minet ...
    ... minauda en marchant de long en large, se regardant dans le miroir avec force mimiques. Je fis les quelques retouches avec une mauvaise volonté à peine dissimulée. L’homme d’affaire assistait à la scène en silence, se contentant de répondre laconiquement aux questions de son chéri. Mais pouvait-on vraiment parler d’amour entre ces deux êtres déjà séparés par une vingtaine d’années ? Il s’agissait plus d’une collaboration donnant-donnant. Le travesti menait une vie de luxe et d’oisiveté et en contrepartie, offrait son cul à son généreux mécène. Et ce dernier avait à sa disposition un toy-boy disponible à la demande, qui ne lui prenait pas la tête et à qui il passait tous ses caprices. Je ne fus pas fâché de repartir, mais avec le gout amer d’avoir céder des tenues uniques à une personne qui ne les apprécierait pas à leur juste valeur. On lui aurait amené la même chose venant d’un magasin tout public qu’il n’aurait rien vu. — ... je sais, dit Max sur le vol retour. Je ne suis pas plus content que toi d’avoir vendu ma collection à ... à cette personne. Mais les affaires sont les affaires et MDC ne vit pas d’amour et d’eau fraîche. L’été arriva enfin et je pus enfin porter ma robe. Et encore une fois, je fus couvert d’éloges. Même Max la trouva très jolie. Et encore une fois, j’éludai la question de sa provenance en inventant une hypothétique boutique perdue en province. Tout le monde partit en vacances à tour de rôle et mes parents me traînèrent une nouvelle fois avec eux. Je n’avais ...
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