Inès, à fleur de femmes 2
Datte: 26/10/2018,
Catégories:
fête,
cérébral,
ecriv_c,
... dénouement de mon roman qui m’a un peu ému. Je suis une éternelle sentimentale, on ne se refait pas !— Ma pauvre chérie, tu es née un siècle trop tard ! Toutes ces valeurs auxquelles tu crois éperdument n’existent plus, reviens un peu sur terre. Et, des fois, tu m’inquiètes vraiment à vivre de façon si intense tout ce que tu écris, tu t’enfermes dans un monde onirique, tu te fais du mal à vivre toutes ces histoires d’amour par procuration. Tu es jeune, belle, désirable, apprends à sortir et à goûter réellement aux plaisirs de la vie. Mais pour ça, avant tout, quitte ce bled paumé, ce ne sont pas les bouseux du coin qui vont faire battre ton petit cœur si romantique, aucun prince charmant ne viendra frapper à ta porte ! Tu risques d’attendre longtemps, tu vas finir vieille fille, crois-moi…— Mieux vaut vivre seule que mal accompagnée. Ce n’est pas toi, après ton deuxième divorce, qui me dira le contraire ?— Touchée, coulée ! Elles rient en même temps. Julie dissimule son agacement derrière une façade d’exubérance excessive. Inès est un cas unique que rien ni personne ne pourra changer. Auteur de roman à l’eau de rose, elle est depuis deux ans en panne d’inspiration, suite à un traumatisme provoqué par une agression. Depuis, elle s’est isolée dans un chalet de montagne, coupée du monde, indifférente aux injonctions de son banquier et de son éditrice qui s’impatientent. Rêveuse, effacée, elle prend rarement part à l’effervescence de son milieu, se contentant de sa solitude, se ...
... déconnectant de la réalité en voulant toujours croire au grand amour et au prince charmant, avec ce même romantisme que les héroïnes de ses romans. Inès lui propose à boire, Julie accepte avec joie un Martini. En constatant que son amie ne l’accompagne pas, elle la taquine gentiment. — Ma chérie, prends un verre d’alcool, ça te décoincera un peu. Tu ne te lâches donc jamais ?— Je ne tiens pas l’alcool. Un jus d’oranges ira très bien. Julie hausse les épaules avec résignation. Elles s’installent dans le salon, s’asseyant l’une en face de l’autre. Inès croise les jambes, et dans son mouvement la robe remonte bien au-dessus du genou, dévoilant de longues jambes racées, à la peau dorée. Julie en est toute chose, avec de soudaines bouffées de chaleur. Menant une vie de tous les excès, elle avait goûté à tous les plaisirs, se lassant assez vite des hommes pour s’intéresser plutôt aux femmes qui, elles, ne l’avaient jamais déçue. Un choix qui ne cessait de s’affirmer, et ce n’est certainement pas la présence troublante d’Inès qui allait la faire changer d’avis. Elle aurait donné une bonne partie de sa fortune pour avoir une aventure avec celle-ci, un fantasme secret qu’elle entretenait depuis pas mal de temps déjà. Et un fantasme qui le resterait sans doute jusqu’à la fin de sa vie… Découragée devant tant d’injustice, Julie abandonne ses manières démonstratives et exubérantes pour afficher un air un peu plus sérieux. — Comme je te l’ai dit au téléphone, j’ai une affaire en or à te ...