Inès, à fleur de femmes 2
Datte: 26/10/2018,
Catégories:
fête,
cérébral,
ecriv_c,
... méfiant d’Inès, elle réfrène son exaspération et continue sur sa lancée. — Il doit aimer ton style, ou il t’a aperçue lors d’une de tes rares interviews et tu lui as tapé dans l’œil. Je n’en sais rien… C’est son secrétaire particulier qui m’a téléphoné, crois-moi, j’en suis restée sur le cul lorsqu’il m’a demandé tes coordonnées. J’ai refusé, faisant valoir mon rôle de responsable et d’éditrice, et c’est alors qu’il m’a parlé de ce projet, avec une telle insistance que j’ai compris que c’était vraiment sérieux. Tu me connais, je suis dure en affaire, j’ai négocié comme il se devait, et le poisson est ferré. Toi et moi sommes invitées à une réception, dans cinq jours. Tu y rencontreras Monsieur Vernier en personne, et pour conclure cette association il semble tout disposé à t’ouvrir pendant plusieurs semaines les portes de son château cathare. Alors, qu’est-ce qu’on dit à son éditrice préférée ? Inès ne paraît pas emballée. Inquiète, elle demande : — Et cette réception, elle est où ? Julie semble appréhender sa réaction en répondant faiblement : — À Paris. Et elle ajoute vivement : — Mais je te promets de m’occuper de tout, de A à Z. Avion en première classe, chauffeur privé à ton entière disposition, pas une seule seconde tu seras toute seule et…— C’est hors de question !— Si tu veux, je viendrai moi-même t’accueillir à l’aéroport, je te dorloterai comme une princesse… Je t’en prie, ne me fais pas ça… C’est une question d’une nuit, le lendemain matin tu seras de retour chez ...
... toi à une telle vitesse que tu auras eu l’impression d’avoir rêvée tout ça.— Non, non et non ! Ne me parle pas de rêve, c’est un véritable cauchemar que tu veux me faire subir ! Je déteste Paris, j’exècre Paris ! La capitale m’oppresse, m’étouffe, c’est une appréhension que j’ai depuis cette agression, tu en connais parfaitement les causes et tu ne peux pas m’obliger à affronter une telle épreuve… C’est au-dessus de mes forces, Paris me rappelle trop de mauvais souvenirs. Elle est réellement paniquée, tétanisée par de terribles angoisses. Un traumatisme dont elle n’est pas prête de se libérer, mais Julie tente d’amoindrir la gravité de la situation. — Chérie, débarrasse-toi du passé, tire un trait sur cet événement qui t’empêche d’aller de l’avant. Cela fait deux ans que ça s’est passé, tourne la page, et pour t’aider à oublier dis-toi que cela aurait pu être pire, tes agresseurs n’ont pas réussi à aller jusqu’au bout, tu as été sauvée in-extremis par la police qui, pour une fois, est intervenue à temps. Allez, je t’en prie, fais un effort…— Julie, le sujet est clos. Rien ne me fera changer d’avis, dit Inès avec détermination. On la retrouve vêtue d’une longue robe du soir, splendide en noire, avec fantaisies de dentelles et volants qui donnent à sa tenue des airs romantiques. Elle est perdue et désorientée dans un immense salon de luxe où se bousculent et s’interpellent de nombreux invités distingués, tous très à l’aise dans ce genre de festivités mondaines. Elle est sauvée ...