Inès, à fleur de femmes 2
Datte: 26/10/2018,
Catégories:
fête,
cérébral,
ecriv_c,
... vers le bar. Vernier la suit des yeux avec le regard du prédateur sûr de sa victoire, mais une expression à la fois admirative et intriguée illumine son visage d’un sentiment nouveau. Inès disparaît dans la foule, suivie de près par Julie qui tourne autour d’elle en caquetant comme une hystérique : — Tu es folle ou quoi, qu’est-ce qui t’a pris ?— Ne t’inquiète pas, ma réponse est oui. Mais laissons ce prétentieux dans l’incertitude, il a tellement l’habitude de tout obtenir que cela ne lui fera pas de mal de mijoter un peu dans son jus. Rassurée, Julie saisit une coupe de champagne qu’elle boit d’un trait. Inès s’informe auprès d’un serveur s’il y a des boissons non alcoolisées, et selon les conseils de ce dernier trempe les lèvres dans un cocktail à base de jus de fruits. — Hmm, excellent. Julie hoche la tête avec désapprobation. — Inès, tu pourrais faire un effort pour une fois. Bouleverse tes habitudes et fêtons l’événement comme il se doit, en nous saoulant et en nous amusant comme des folles ! Devant l’air grave de son amie, elle se désespère. — Inès, tu es triste à mourir ! Comment peut-on être si sérieuse et si conventionnelle ?— Désolée, mais même si j’en ai envie je ne peux transgresser cette règle d’or : ne jamais boire d’alcool. Si je le fais, je deviens une véritable catastrophe ambulante, je perds le contrôle et je commets les actes les plus délirants qui existent, sans m’en rendre compte. Le pire, c’est qu’après je ne me souviens plus de rien, ce qui vaut sans ...
... doute mieux quand j’ai ensuite connaissance des dégâts que j’ai occasionnés. Crois-moi, pas une goutte d’alcool et tout le monde s’en portera mieux !— À ce point ?— Oh, que oui ! A seize ans, pour ma première cuite à la sangria, je me suis retrouvée nue comme Eve à sauter comme un cabri dans toute la maison de mon petit ami. Lui était aux anges, mais ses parents beaucoup moins… Scandale et rupture à la première heure du matin. Et pour fêter mon permis, j’ai échappé de justesse à un viol collectif tellement je me suis montrée aguicheuse et impudique, provoquant tous les mâles du bar après avoir ingurgité imprudemment quelques bières. Et de tout cela, je n’ai aucun souvenir, mais les amis qui m’accompagnaient s’en souviennent encore, surtout ceux qui se sont interposés et pris des coups pour calmer les esprits échauffés. Je n’ai aucune envie de remettre ça.— Dommage, j’aimerai bien voir la trop sage Inès se lâcher complètement, je donnerai cher pour assister à un tel spectacle.— Dans une autre vie, certainement…— Dommage… Il y a en toi un feu secret qui brûle, mais tu refuses de te laisser enflammer.— Oh, non, pitié, ne recommence pas avec ta psychologie à trois sous : « Lâche du lest, profite de la vie, laisse-toi aller… ». Tu radotes ma pauvre Julie, le disque est rayé !— Si seulement tu suivais mes conseils, je pourrai enfin assister à ta métamorphose, à une renaissance, pour ton plus grand bonheur… Et, cette métamorphose, elle aimerait bien que cela se passe avec elle. Dans ...