Inès, à fleur de femmes 2
Datte: 26/10/2018,
Catégories:
fête,
cérébral,
ecriv_c,
... adresse un sourire chaleureux. Cela encourage Inès à venir à sa rencontre. — Vous avez enfin réussi à vous débarrasser de vos prétendants ?— Quelle bande de petits cons prétentieux ! Ils sont beaux, jeunes, riches, et du coup se croient irrésistibles. Ils ne peuvent pas s’empêcher de vous impressionner en étalant leur fortune, la marque de leur voiture, la superficie habitable de leur maison, tous les voyages qu’ils effectuent, tout ça en étant persuadés que les femmes vont leur tomber pâmées et ébahies dans les bras. Avec moi, c’est tout le contraire. Plus ils se vantent et plus ils perdent tout espoir de m’intéresser.— Alors là, je vous donne raison à cent pour cent. C’est le genre de soirées que je déteste, une triste caricature du pouvoir et de l’argent qui en devient franchement pitoyable.— Au moins, cela a le mérite de nous faire rire et de ne surtout pas vouloir leur ressembler. Quelque part, c’est rassurant. Elles éclatent de rire en même temps. Inès est conquise, excitée comme une enfant qui vient de se faire une nouvelle amie et à qui cela n’arrive pas souvent. D’emblée, Claire inspire confiance par sa franchise et sa joie de vivre. Jolie, pas très grande mais délicieusement proportionnée, elle pétille de malice et de fantaisie. Blonde, les cheveux en pétard, yeux noisette et fossettes espiègles autour d’une bouche enfantine, elle est nature et spontanée. Elle se présente ensuite. — Claire Broustal.— Je sais. Inès Genest.— L’écrivain ? Alors là, bravo, vos romans ...
... sont un vrai bain de jouvence, de la douceur dans un monde de brutes.— Merci, ça fait plaisir à entendre.— Je suis sincère. Faire votre connaissance restera le seul bon souvenir que je garderai de cette soirée. C’est mon agent qui m’a traîné ici, et ce n’est pas tout car je suis maintenant obligée d’accepter une invitation de sa seigneurie Vernier dans son château, rien que ça… Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour sa carrière !— Mais c’est génial, moi aussi je dois m’y rendre, la semaine prochaine.— Comme moi ! Voilà qui me rend cette corvée beaucoup moins pénible. Et je n’exagère pas en parlant de corvée, c’est pour moi une épreuve terrible et inimaginable de me séparer de mon mari et de ma fille, personne ne peut imaginer ce que cela me coûte.— Pourquoi alors avoir accepté ?— Je n’ai pas eu trop le choix, on a fait pression sur mon agent, sur moi ensuite, en me faisant comprendre que refuser était mettre un terme définitif à ma carrière, que toutes les portes se fermeraient de façon irrémédiable. Et puis, après réflexion, je me suis dit qu’une semaine retranchée dans un somptueux château n’était pas la mer à boire, il y a bien pire… Enfin, c’est ce que je m’efforce de croire pour me donner du courage. Votre présence là-bas change bien des choses, un visage ami sera le bienvenu, peut-être après tout ne vais-je pas m’ennuyer comme je le craignais.— Je veux, oui ! Vous allez voir, à nous deux nous allons bousculer les manières précieuses de ce joli petit monde, et nous amuser ...