1. Les randonneurs


    Datte: 22/11/2018, Catégories: fh, ff, nympho, forêt, campagne, amour, jalousie, photofilm, pénétratio, amourdram, regrets,

    ... bandé. Je m’y enfonce, j’y glisse, je m’y perds. Je suis en terre connue. Oui, c’est elle. C’est son corps aimé, c’est sa patience, c’est son souffle amoureux, sa bouche gourmande, ses mains qui me tiennent prisonnier plantées dans mes reins, c’est sa manière unique de plaquer son pubis contre moi, de s’offrir en arc pour une pénétration profonde. Je le sais, mais j’observe le silence imposé. Et je sais qu’elle le sait. Nous nous serrons, nous nous cramponnons, nous jouissons de cette union unique retrouvée. C’est elle, c’est moi, c’est nous. Nous sommes un seul corps animé d’une même envie, habité d’une seule vie, brûlant d’un même sang en ébullition, partageant les sécrétions à tous les niveaux. Il fait noir, mais nous nous voyons, nous nous sommes confondus. Le silence de la nuit couvre nos halètements, nos cris sourds disent la joie de nos sens et notre orgasme explose sans bruit, mais d’autant plus intense. Elle dessus, moi dessus, c’est anecdotique. La seule réalité c’est cette fusion des corps et la fusion des volontés. Se tenir, se retenir, se chercher au plus profond, se dévorer, se retirer pour mieux se pénétrer, perdre son souffle pour retrouver sa vie, le goût de vivre, l’envie de partager avec l’autre ses sensations, son plaisir. C’est une lutte, un combat, où s’affrontent les contraires, la douceur et la force, la rage et l’apaisement, le calme et les frémissements, où tout se résume en une seule expression venue du fond du cœur. On s’était interdit de parler, ...
    ... mais la parole à son tour se libère en un élan brutal et simultané, en un murmure éclatant de vérité, entre quatre lèvres encore soudées : — Je t’aime. Je t’aime. Je reviens à la réalité. Non je n’ai pas rêvé. Anne est là. Nous venons de faire l’amour, nous venons de nous dire je t’aime. — C’est toi, que fais-tu là ? Je mourrais de l’envie de ne plus te voir.— Tu es là. Je mourrais de l’envie de te voir. Je ne peux vivre sans toi.— J’avais juré de ne plus te toucher.— J’ai juré de ne plus toucher que toi. L’écho se moque de nous, déforme nos propos. — Mais oui, après Sylvain, le maire, puis Joël, puis tous les autres, hommes et femmes sans distinction et tu as osé me piéger !— Mais non, c’est faux !— On me l’a dit, chaque étape m’a été narrée.— La rumeur, toujours la rumeur. Oh, j’ai été sollicitée, on m’a tentée, on m’a tout promis, tout offert pour une nuit, une semaine ou pour la vie. J’ai refusé, toujours. On a raconté mes fantaisies, on m’a prêté généreusement des amours. Mensonges, calomnies, on a voulu me salir à tes yeux pour me désespérer, pour vaincre mon amour. Une faute, une fois. J’ai tout détruit. J’ai déménagé, j’ai été hébergée, certains m’ont logée avec des arrière-pensées. Personne, personne m’entends-tu ne peut se vanter de m’avoir eue. Sylvain, une seule fois, c’est tout. Je t’assure, tu n’as rien d’autre à me reprocher. Alors, oui, j’ai osé. J’ai osé, parce que je t’aime.— Trop tard, je ne suis plus digne de toi. Sabine.— Je sais. Tu as couché avec elle. ...