1. Acharnement fantasmatique


    Datte: 24/11/2018, Catégories: fh, cérébral, revede, exercice, nostalgie,

    C’est peut-être toi au bout de ma tête, à l’intérieur de moi, quelque part perdu dans mon intimité, imbriqué dans ce qui m’emprisonne. Je ne sais plus. Contradiction. Confrontation. Ce sont des mots qui m’attaquent sans cesse, qui m’encerclent et m’étourdissent. Et qu’est-ce que je veux dans cette réalité pleine de toi et de chimères ? Qu’est-ce que je dis ? Qu’est-ce que j’écris ? Rien. Le noir de mes mots embrouille le sens. Je dors. J’oublie. Comme ce serait facile. Si seulement je pouvais te retrouver à travers ces sens perdus qui forment une cachette si bien suspendue dans le silence. C’est une parcelle de toi que je veux. Ton visage imprimé sur mon corps en sueur. Je te regarde et le sourire monte en moi, au fond de ma tête et sur mes lèvres. Tu me fais du bien, tu me fais rire et j’ai envie de toi. Une fois. C’est de la tentation. Comment me délecter de l’interdit sans torturer, sans tuer ce que nous avons déjà. C’est une plainte dans la noirceur de nos fantasmes qui nous unit. C’est ton corps à l’intérieur de ma tête qui m’excite et me laisse haletante. Tu es un rêve refoulé, une brûlure entre mes cuisses. Je ne veux pas être émue, je veux simplement tes lèvres sur les miennes et tes doigts sur mes seins. Ta présence, c’est l’éclaboussure chimique du désir. C’est ton corps qui me plaque sur un mur pour me prendre. C’est ton sexe qui me pénètre avec le besoin sadique d’assouvir nos pulsions. C’est ma bouche qui prend ton sexe en érection, qui trace le chemin de ton ...
    ... orgasme. Tes mains sont partout sur moi et je ne pense plus. C’est l’abîme intellectuel. Ma tête se vide d’amour et mon corps s’emporte. Tu es une obsession charnelle, un désir viscéral, qui attaquent mes poumons et mes entrailles. Prends-moi. Pénètre-moi. Couvre-moi de ta semence. Mes ongles, s’enfonçant dans ta chair, trouvent refuge, respirent à travers notre pitoyable jouissance. L’inextricable petite mort nous ligote et je n’y vois qu’une sortie : celle-là même que ton sexe a prise pour se libérer de mon ventre. Lentement. Doucement. Reviens. J’arque mes seins vers toi. Nos regards se croisent et se dilatent, s’apprivoisent et s’alourdissent, écrasés par nos impitoyables pensées, saturés de toi et de moi, de ta bouche et de mon ventre. J’attends une pluie qui ne viendra pas. Il n’y a que des gouttes sèches et arides qui parcourent nos corps enlacés, emportés par la violence de nos caresses. C’est le désert. C’est un simple lit blanc couvert de transpirations coupables. Dépouillée de ta chair, je m’enfonce, je suis poussée dans le néant d’une vie quotidienne. Lorsque ma peau devient la tienne, c’est l’oubli instantané d’une vie mensongère, l’attente de l’orgasme, la douce et immorale culpabilité de l’avoir atteint aussi facilement. Et je respire. J’écoute ton souffle - un souffle qui m’inspire et me rattache à toi - puis je m’effondre dans nos fantasmes hypocrites. Qu’est-ce qui me confine dans cette langueur ? L’interdit me pousse vers toi et me rend mélancolique. Je ne ...
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