Revenir ?
Datte: 05/12/2018,
Catégories:
nonéro,
aventure,
sf,
... être un moment impossible, oui, et je ne sais comment Avila a pu échapper au cataclysme de la Grande Guerre, mais la nature reprend peu à peu ses droits, là-bas, et je vous assure que la vie est de n…— Qu’est-ce qu’un dégénéré peut bien savoir à tout ça ? éclata-t-elle soudain, ne parvenant plus à se retenir. Ta parole ne vaut rien, et celle de ta femelle non plus !— Calme-toi, Elanda, tempéra Dame Aradelle. Mais elle ne s’apaisa pas, bien au contraire, et se mit à haranguer les autres Patriciennes. — Mais vous ne comprenez pas, mes sœurs ? Ces dégénérés tentent de nous berner ! Ils ont dû survivre quelque part au fond d’une caverne crasseuse, auprès de leurs pitoyables semblables.— C’est faux ! hurla ma compagne. Nous avons dit la vérité !— Tais-toi, misérable ! Avez-vous oublié qui ils sont ? Les assassins de Mazela ! Nous n’aurions jamais dû les laisser entrer ici ! Que leur histoire soit vraie ou fausse ne change rien. Heline, tes petits protégés vont nous causer bien des ennuis. L’interpellée, sur notre droite, maintenait les yeux baissés. — Écoutez la foule dehors, poursuivit notre détractrice en se levant. Nous avons ridiculisé la prophétie en ouvrant les portes à ces deux dégénérés ! Nous devons rapidement réparer cette erreur. Je ne savais pas trop ce qu’elle avait en tête, mais son expression perfide ne me disait rien qui vaille. — Ça suffit, Elanda ! Le Conseil a donné sa parole devant toute la ville. Ces dégénérés et leurs enfants seront en sécurité. Et avant ...
... toute décision, nous devons vérifier leurs dires.— Pfff ! Notre accusatrice maugréa en tournant les talons, avant de reprendre en s’éloignant : — Nous devons surtout absolument éviter que la plèbe n’entende leurs hérésies ! Ils ne doivent pas sortir d’ici. Surveillantes ! Ces dégénérés ne doivent pas quitter le palais ! Alys posa sa main sur la mienne. Nous nous étions bêtement jetés dans la gueule du loup. Comment avions-nous pu croire que nous serions accueillis avec décence ? Nous tournâmes ensemble nos yeux vers les femmes qui continuaient de s’occuper de nos enfants. Dame Aradelle dut deviner nos pensées et s’adressa aux infirmières : — Comment vont-ils ?— Ils sont malades et affaiblis, surtout le garçon. Alys se crispa et réprima un sanglot. — Pourrons-nous les soigner ? reprit la première Patricienne.— Seul le temps nous le dira.— Faites de votre mieux. Je la dévisageai lorsqu’elle se retourna vers nous. Elle était âgée, bien plus que la plupart des autres conseillères. Ses yeux gris étaient froids et sévères, mais son attitude et son charisme me laissaient espérer franchise et sincérité. — Merci, soufflai-je tout bas. Je croyais deviner la lutte de pouvoir interne que se livraient ces deux Patriciennes au sein du Conseil. Une ancienne, respectable, mesurée, et une plus jeune, virulente et ambitieuse. — Mes sœurs… C’était Dame Heline qui prenait la parole. Nous la regardâmes tous se lever. — Je connais Alys depuis sa naissance, et comme l’a dit Elanda, c’était ma protégée. ...