Une petite ville de Province (1)
Datte: 15/12/2018,
Catégories:
Divers,
Un chef-lieu de canton, petite ville de province du milieu du siècle dernier, elle vient d’avoir 18 ans, comme beaucoup de filles de son âge, elle a surtout appris ce qu’une femme doit savoir pour bien tenir son foyer, la cuisine et la couture. Elle a quand même un peu étudié la sténodactylo et la voilà maintenant sur le marché du travail. Sa mère a appris par le boucher du quartier que le notaire de la ville, enfin l’un des notaires, car il y en a deux dans ce chef-lieu de canton, cherche une secrétaire. C’était une époque où le chômage n’existait pas, à peine sorti du système scolaire, il était facile de trouver du travail et cela que l’on soit ou non, diplômé. Le notaire en question proposa à Jacqueline de faire un essai d’une semaine. - Elle peut se présenter lundi à 8 h 30. Avait-il dit à la mère de Jacqueline qui avait été le voir à son étude pour lui parler de sa fille. Jacqueline était inquiète, elle était timide et réservée et n’aimait pas trop se lancer vers l’inconnu. Le monde du travail lui faisait peur et si sa mère n’avait pas pris les devants, elle n’aurait jamais osé proposer sa candidature. L’avantage, si elle avait le poste c’est que l’étude était à deux rues de chez elle, il ne fallait même pas cinq minutes pour s’y rendre. Ce matin-là, elle s’habilla d’une jupe grise confectionnée par sa mère, c’était ce qu’on appelle une jupe crayon qui arrive un peu au-dessus du genou. Pour assortir sa tenue, elle a choisi une blouse blanche à manche longue. Sa mère ...
... l’accompagna ce premier matin jusqu’à la porte de l’étude et la submergea de recommandation. En arrivant, comme la porte était fermée, sa mère décida de sonner à la porte. L’étude faisait partie intégrante de la maison du notaire, c’est l’employée de maison qui vint ouvrir. Elle fit entrer Jacqueline et la fit patienter dans la salle d’attente des clients. Sa mère repartit chez elle, non sans avoir donné une dernière recommandation à sa fille. Peu après, un homme corpulent et ventripotent apparu et la fit entrer dans son bureau. - Bonjour monsieur. Dit-elle timidement. - A peine là et déjà votre première erreur mademoiselle. Elle était déjà intimidée, mais ce reproche accentua ses craintes. - On m’appelle Maitre, mais ma mansuétude n’est nullement feinte, je ne vous en tiendrais donc pas rigueur. - Merci monsi… maitre. Il examina la candidate pour le poste de la tête au pied. Une jeune fille avec une petite bouille agréable. Brune, aux yeux verts, elle n’était pas très grande et n’avait rien d’une effrontée. Elle était à son goût physiquement, son âge, 18 ans, bien que lui avait passé la cinquantaine depuis deux ans déjà, était l’âge parfait. Ses yeux baissés pratiquement tout au long de l’entretien et son regard fuyant le contact visuel qu’il recherchait quelquefois montra qu’elle manquait d’assurance en elle. Cela aurait certainement rebuté beaucoup de recruteurs, mais Patrick y vit un avantage. - Elle sera plus malléable… C’était-il dit en remarquant cet aspect de son ...