Mademoiselle Colette
Datte: 10/08/2017,
Catégories:
fh,
hagé,
fagée,
Collègues / Travail
portrait,
... conseillé.— Vous avez très bien fait. L’infirmière me disait encore tout à l’heure que c’est ce qu’il fallait pour la nuit… Ah ! Voilà mon Loulou avec son vase. Elle lui tend les fleurs : — Tu vas savoir arranger ça ?— Mais oui, ma puce. Ne t’inquiète pas. Laurent en profite pour se lever et s’approcher du berceau. Il regarde le bébé qui dort et se met à chuchoter : — Oh elle dort ! Et elle suce son pouce… Qu’est-ce qu’elle a comme cheveux !— Vous pouvez parler à voix haute, vous savez. Ça va pas la réveiller, elle vient de téter, et elle est repue. Oh oui, ses cheveux, c’est drôle, hein ? Mais, il paraît qu’elle va les perdre…— Comment allez-vous l’appeler ?— Ben, Loulou et moi, on avait pensé… Enfin, si vous êtes d’accord… On avait pensé l’appeler Laurence et vous demander d’être son parrain…— Mais… mais… c’est très gentil, mais je ne vois pas pourquoi ? Claudine plonge son regard sérieux dans celui de Laurent : — Après tout ce que vous avez fait pour nous : vous nous avez embauché tous les deux, on s’est rencontré grâce à vous. Quand vous avez vendu, vous vous êtes débrouillé pour que l’on retrouve du boulot ailleurs. Vous et votre dame, vous avez été toujours tellement gentils. Allez, acceptez, ça nous ferait tellement plaisir…— Comment voulez-vous que je refuse ? Bien sûr que j’accepte… Une grande claque vient lui secouer l’épaule. P’tit Louis n’a pas besoin de parler : ses yeux bordés de larmes disent merci pour lui. Claudine se redresse sur le lit et tend les bras. ...
... Laurent se penche et l’embrasse tendrement. – oooOOooo – – oooOOooo – — Ah, ah, ah, Édith, si tu avais vu la tête de Colette quand Laurent est arrivé dans le bureau ! Hein, Laurent…— Oh oui, je ne m’attendais pas à ça, aussi vite…— Il est entré hilare et l’a saluée d’un tonitruant « Bonjour Colette » ; j’ai même cru qu’il allait lui faire un gros poutou sur les deux joues ! Alors Colette a blanchi brusquement et, avec un sourire un peu pincé, elle a susurré « Bonjour Laurent ». Tu te rends compte ? Pendant trois mois, elle ne l’a appelé que « Monsieur Savrelles »… Laurent, t’es un chef ! Ils sont tous les trois en train de dîner chez Édith et Benoît. Benoît est heureux comme un enfant et ne cesse de répéter sa joie. — Alors, Laurent, la guerre est finie.— Tu sais, Édith, pour ma part, elle n’a jamais commencé. Colette est une fille très bien ; je me demande comment la boîte pourrait tourner sans elle. Bien sûr, elle a un caractère de cochon, mais il y a aussi beaucoup de comédie. C’est P’tit Louis qui m’a ouvert les yeux : sous l’armure de froideur dont elle se revêt dans ce milieu de mecs, elle a un cœur d’or.— Alors ça, je l’ai toujours su. Quand je repense à son dévouement pour sa maman, ce monstre d’égoïsme qui a fait fuir deux ou trois prétendants pour être sûre de la garder près d’elle. Et pourtant, Colette n’a jamais eu un mot de travers contre elle. Et depuis son décès, elle n’a plus que l’entreprise ; alors quand tu es arrivé, elle s’est sentie cocue, abandonnée. Vous ...