Sans mâle et sans tabou (4)
Datte: 04/01/2019,
Catégories:
ff,
fsoumise,
humilié(e),
chantage,
... tandis qu’elle s’emballe avec passion. Mais une ombre de tristesse vient éteindre toute flamme alors qu’il lui dit : — Et toi aussi, non ? Tes photos ont lancé sa carrière à une vitesse prodigieuse. Et tu l’as présentée à des personnes compétentes. Tout cela elle ne l’oubliera jamais.— Je lui ai donné un petit coup de pouce, c’est tout. Elle est tellement belle qu’elle aurait réussi de toute façon.— Arrête d’être aussi modeste. Tes photos ont fait la une des magazines de mode, tous se les ont arrachés, tu avais ton style bien particulier pour mettre Christelle en valeur. Avec toi elle rayonnait d’une beauté violente et ambiguë, elle représentait toutes les facettes et les contrastes du charme féminin ! Tantôt femme fatale, racée et sensuelle, elle devenait l’instant d’après une femme enfant, espiègle et mutine. Rien à voir avec toutes ces starlettes superficielles et éphémères qui encombrent les défilés de mode ! Tu as su transcender et sublimer son image d’une façon inimitable ! Anne fixe le défilé sans le voir, le regard perdu bien plus loin, et c’est d’une voix aussi lointaine qu’elle répond : — Parce que je la voyais avec les yeux de l’amour. La passion stimule l’artiste, elle a été mon chef-d’œuvre. Pour ce que cela m’a apporté…— Ta consécration. Et ta plus belle histoire d’amour. Ce n’est déjà pas si mal. Son visage prend une expression douloureuse, creusant quelques rides sur son front tandis qu’elle lutte contre ses émotions. Ses mains fermement serrées l’une contre ...
... l’autre se tordent nerveusement. Elle pousse un soupir amer. — Oui, sauf que toujours en parler au passé me déprime complètement ! Je préfère le présent, et pour l’instant c’est le grand vide, l’échec total, sur le plan sentimental comme professionnel. Ruminer le bonheur passé n’est pas fait pour me remonter le moral, je vais finir vieille fille lesbienne si ça continue, et en plus aigrie et acariâtre ! La totale, quoi ! Son humour reprend le dessus. Jean-Christophe l’observe avec tendresse. Il a beaucoup de sympathie pour Anne, c’est sans doute la plus sincère et la plus attachante des femmes de son milieu, elle est restée nature, authentique, en retrait des manières hypocrites et superficielles. Elle se joue des convenances et croque la vie avec beaucoup d’humour et de justesse, et cela est d’autant plus admirable que cette allégresse apparente cache une immense blessure. Anne est toujours pourchassée par les fantômes de son passé et en reste profondément fragilisée. Photographe de mode très brillante, elle a un mal fou à gérer ses problèmes personnels, et ses aventures amoureuses tournent le plus souvent au fiasco. Elle est assez bohème très rêveuse, et son détachement des valeurs matérielles ainsi que son caractère autonome provoquent évidemment quelques soucis relationnels qui portent ombrage à sa carrière, mais Anne l’assume complètement, résolue à défendre sa liberté créative. Elle a du mal à renouer avec la passion. Depuis Christelle qui fut une révélation à l’état ...