1. COLLECTION ZONE ROUGE. Coup de tête (1/4)


    Datte: 06/01/2019, Catégories: Dans la zone rouge,

    Vingt ans de mariage, trois gosses, Joelle l’aîné même âge que mon mariage, on comprend aisément pourquoi ! Luc dix-neuf ans, à peine fini les couches de la première, j’ai remis cela avec lui. Un temps de repos de cinq ans, Édouard est né, dur de s’y remettre, mais il y a bien fallu de nouveau nettoyer son petit cul. Depuis le jour de mon mariage, même un an auparavant, jusqu’à ce jour, je m’occupe de Sylvain certainement le plus grand et le plus inconstant, c’est mon mari, c’est lui qui m’a engrossé un soir d’été sur la plage de la Palmyre où j’étais en vacances avec maman. Je pensais être arrivé au bout de ce parcours faîte de couches, de lait à mettre sur les fesses, quand maman est venue habiter chez nous, n’ayant plus toute sa tête, j’ai été obligé comme à mes enfants de lui mettre des protections pour adultes. Je viens d’en sortir, hélas, sa maladie l’a rattrapé et un matin, je l’ai trouvée morte dans son sommeil. Elle m’avait élevé seule, mon père l’ayant quitté avant ma naissance, on comprend mieux le savon qu’elle m’a passé quand je lui ai annoncé que mon escapade sur la plage s’appellerait Joelle. Par chance, Sylvain était parisien comme nous et avait laissé son numéro de téléphone, il a assumé à quelques jours de la naissance. Où va ma vie, à peine trente-huit ans et une vie à m’occuper des autres sans jamais penser à moi et puis, merde, aujourd’hui il fait beau, j’enfile ma veste sur ma blouse blanche qui va avec mon tailleur, je mets des talons plats et je ...
    ... prends l’ascenseur ? Je déambule depuis presque une heure, je passe près d’une station de taxis, l’un d’eux est là, sans prendre conscience que j’ai claqué la porte dernière moi, bien que dans mon esprit, je sais déjà que je reviendrais, je monte à l’arrière. • Bonjour ma petite dame, où voulez-vous que je vous conduise. En plus de son accent très prononcé, mon chauffeur est un magnifique black, dans le rétro, je vois qu’il a de grosses lèvres, elle m’impressionne. • Voir des arbres, j’ai besoin de voir des arbres ! • Vincennes ou Boulogne, là vous verrez des arbres, Boulogne, c’est plus près. • Boulogne. Il démarre, quelques bouchons et je commence à voir des arbres. • Nous y sommes, où voulez-vous que je vous dépose ? • Où vous voulez du moment que l’endroit est calme et qu’il y ait un banc, j’ai besoin de respirer et les arbres vont m’aider, quand j’étais petite, je restais des heures à regarder les arbres ? Je perds la notion du temps, trop occupée à essayer de regarder la cime des arbres qui nous entourent. • Ici, ça vous va, il y a des arbres, un banc et peu de voitures passent dans cette allée. • Merci. Je descends et je me dirige vers le banc. • Madame, vous me devez trente-deux euros. Je me retourne, le regarde prenant conscience de la situation que dans mon coup de tête, j’ai créée. • Je n’ai pas d’argent, d’ailleurs, je n’ai aucune poche, j’ai claqué la porte et je me retrouve ici avec vous. • Ça y est encore une cinglée, c’est ma journée, monte, je te conduis au ...
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