1. Crystal song telegram


    Datte: 10/01/2019, Catégories: ff, jeunes, fépilée, bizarre, Oral

    Je quitte la scène, le corps endolori et courbaturé. Pourtant, je me sens en pleine forme, pleine d’excitation et de palpitations. Je sautille plus que je ne marche. Je tends ma guitare à un assistant qui en prend le plus grand soin, dans son intérêt d’ailleurs. Dans le couloir notre agent nous félicite, le concert a été bon. (Pour un agent, la date était complète, depuis longtemps). Une seule chose précise retient toute mon attention, la loge, mon lieu de refuge. Enfin, j’y pénètre… je claque la porte et le mastodonte de la sécu se charge de vérifier que personne ne peut me déranger. C’est un rite chez moi, après tout concert j’ai besoin de ce moment. Affalée sur un canapé, une serviette sur me tête, autant pour me sécher que pour m’isoler de ce qui m’entoure. La tournée est harassante, tout devient de plus en plus exigeant, physiquement et mentalement. Et le succès de l’album n’arrange rien. Sans cesse les journalistes et les fans… Merde, les fans ! Soudain, je me rappelle que ce soir, deux fans doivent venir dans ma loge. Mon agent m’avait prévenue, encore un concours avec une radio où j’ai, sans doute, enregistré un jingle, dans je ne sais quelle langue, enfin si : en phonétique sûrement. D’ailleurs où je suis ce soir, déjà ? Je jette un regard vers le mur à côté d’une chaise et d’un miroir pour éventuellement me coiffer. De loin, je peine à lire le post-it collé au mur. « Gute Nacht ! Danke schon Berlin !» Ah, je suis à Berlin ! Toujours les mêmes salles, immenses, les ...
    ... mêmes problèmes de balance pour régler le son. Plus que trois semaines et la tournée s’achève, du moins en Europe. Après, une semaine pour récupérer un peu et ce sont les États-unis qui nous attendent. En attendant j’ai hâte de me reposer, même plus le courage de boire plus que de raison ou de s’endormir plein d’artifices dans le nez ou dans les veines. Ras le bol, de tout ça… Bon autant en finir avec les gagnants de ce foutu concours. Après on avisera… l’envie de marcher dans un paradis reviendra sans doute, je sens déjà ma gorge sèche, rien que d’y penser. Je me lève et ouvre la porte, aussitôt je tombe sur le mastodonte de la sécurité et, derrière, j’entends la voix de mon agent. — Ah Broody ! Cela tombe bien ! Tu t’es reposée ? J’espère car tu te rappelles des deux fans qui ont gagné le droit de te rencontrer. Elles sont là ; elles attendent. Alors, si t’es okay…— Mouais, c’est bon là, pas le choix de toute façon. Fais les venir ! T’as intérêt que se soit pas des midinettes sans cervelles. Je referme la porte en la claquant. Et m’affale de nouveau sur le canapé en remettant la serviette sur ma tête. Le noir me recouvre totalement. Je m’évade un instant, les yeux clos retenant quasiment ma respiration. Tout d’un coup, je sursaute. La serviette tombe à terre, j’ouvre les yeux en grands, la lumière me pique les yeux et par la suite je distingue deux ombres. Elles sont là, mes deux fans sont justes en face de moi, debout, elles m’observent placidement. De suite, mon intuition ...
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