L'héritage
Datte: 26/01/2019,
Catégories:
hagé,
fagée,
uniforme,
bizarre,
campagne,
mélo,
policier,
sorcelleri,
fantastiq,
amourdram,
La voiture de Louis, ouvrant la marche, traversait les derniers kilomètres de forêt avant d’arriver à Saint-Amant Roche Savine. Gustave Meyer était à son volant. Et elle était suivie d’une autre en escorte, occupée par les deux adjoints que l’inspecteur Pauvert avait mis sur l’affaire : Alfonse Charpin et Henri Cabet. Gustave conduisait nerveusement, préoccupé à l’idée de laisser Louis et Claire seuls. Malgré un temps idyllique, il gardait la mâchoire serrée tout en roulant à vive allure. À l’arrière le luthier dormait, allongé sous une couverture. Il ne semblait pas souffrir de sa blessure. Claire était assise à l’avant et elle observait la route avec un peu d’angoisse. Elle n’aimait pas la vitesse. Son estomac se crispait à chaque virage que prenait Meyer et elle faisait un effort pour ne pas laisser les nausées l’envahir. Heureusement, elle venait d’apercevoir le toit rouge de sa ferme. Encore un tournant et ils seraient parvenus à destination. Elle fit signe au conducteur de prendre le prochain embranchement et lorsqu’il s’engagea dans le chemin des Herbettes, elle se tourna vers son fiancé endormi pour le prévenir : — Louis, nous arrivons.— Hum…— Louis, réveille-toi ! Nous sommes à la ferme.— Quoi ? Déjà ?— Tu as dormi tout le trajet…— En plus, je crois que vous avez de la visite, ajouta Gustave.— De la visite ? Claire se retourna brusquement vers l’avant, et au lieu de la figure familière d’Anita, elle aperçut, assis sur la souche d’un chêne récemment coupé, un vieil ...
... homme recroquevillé sur sa canne. Lorsqu’il aperçut la voiture, celui-ci se leva péniblement et scruta ses occupants. Reconnaissant Claire, il se hâta aussi vite qu’il pouvait et à peine la jeune fille était-elle sortie de la voiture qu’il lui prit la main : — Enfin vous êtes là, ma petite fille ! Je vous attends depuis ce matin.— Mais, monsieur Bideau, comment avez-vous pu venir jusqu’ici ?— Le boulanger nous a déposés, moi et mon paquet. Il fallait que je vous parle de toute urgence. Il se pencha en avant et, apercevant le luthier allongé à l’arrière du véhicule, il l’apostropha : — Louis, mon petit… tu es blessé ?— Ce n’est rien. Une estafilade, répondit le luthier. Gustave, si tu pouvais m’aider à sortir ?— Oui bien sûr… Et qui sont ces messieurs qui arrivent dans l’autre voiture ?— La police, répondit Meyer. Claire et Louis ont eu quelques soucis à Brioude.— Je m’en doutais. Et ici aussi il y a eu du grabuge.— Que s’est-il passé ?— Je vous dirai tout une fois entré. Ça risque d’intéresser ces messieurs du commissariat. Claire venait de servir un café à tous et le luthier reposait à ses pieds, allongé sur un matelas descendu dans la cuisine et adossé au mur, lorsque le vieil homme commença son récit : — Voilà… Je dois d’abord vous dire que je ne suis pas ici de mon propre fait. Marie La Tourette m’a demandé de vous apporter cette caisse et la clé qui va avec. Elle l’avait depuis très longtemps sous son lit à l’hospice mais je n’étais pas au courant de son contenu avant ...