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Mlle Flanès, place de l'Armoise
Datte: 13/08/2017, Catégories: fh, pénétratio, fsodo,
Mlle Flanès ne vit pas venir le coup. C’était d’autant plus grotesque que seules leurs deux voitures roulaient sur le parking désert du supermarché : pour compléter le tableau, la 504 qui reculait rageusement vint s’écraser sur son pare-choc. Il descendit, son visage arborant une expression complexe, emmerdement et colère mêlés. Karim savait qu’il était en tort. Il s’était cassé le nez devant la seule station à carte bleue ouverte les jours fériés qu’il connaissait, avait juré quand il avait vu la chaînette bloquant l’accès aux pompes, avait enclenché la marche arrière et jeté un coup d’œil dans le rétro… trop tard ! Elle qui arrivait l’avait pris par l’avant. Elle se vit dans ses yeux telle qu’elle était. Ingrate mais fraîche, encore nimbée de cette grâce éphémère de la jeunesse. L’homme pouvait avoir trente ans, n’était pas mal, mais ne l’intéressa pas du tout. Elle pensait en premier lieu au pare-choc, mais en réalité son esprit était tout occupé par son Jean-Paul. Elle vivait un début d’histoire et elle était très amoureuse. Il n’y avait guère de dégât visible, alors Karim lui proposa de lui régler de la main à la main le simple coup de peinture – et encore…- nécessaire. Prudente, elle lui dit qu’elle préférait voir son garagiste auparavant. Elle appela le lendemain. Malgré l’intégrité apparente du pare-choc, le garagiste lui avait affirmé qu’une « barre » avait été enfoncée. Karim devrait faire jouer l’assurance. Sa R5 devait rester nickel, car elle comptait la ...
... revendre prochainement. Ils se donnèrent rendez-vous chez elle pour remplir le constat. Ils habitaient le même quartier. Karim devrait se débrouiller pour trouver la placette de l’Armoise, bien cachée entre deux rues étroites et résidentielles. Il tourna et tourna. Il finit par se dire qu’il allait être en retard, ce qu’il détestait. (En plus il allait devoir faire jouer sa mutuelle, c’était clair qu’elle l’entubait… Enfin, peut-être.) Il n’aurait jamais imaginé que ce fouillis de résidences basses et de villas formait un tel dédale. Le quart d’heure qu’il perdit dans ce petit périmètre l’exaspéra. Mais qu’est-ce que c’était que ce bordel ? Il revenait sans arrêt à cette place « commerçante » - en réalité, une pharmacie pour les mémères, une épicerie ravitaillée une fois l’an et un café déshérité – qui n’était pas celle de l’Armoise. À quelques toises de son appartement lumineux, un architecte avait donc conçu ce labyrinthe surréaliste aux voies presque concentriques, c’était le village du Prisonnier, mais pas de mer ni de vacanciers. Au moment où il allait craquer et fuir cette impasse démultipliée, crac : Place de l’Armoise. Karim gara la 504 devant le n°8, descendit et sonna. Par trois fois. Pas de réponse. Mais elle le voulait son constat, cette naze ? Enfin, une voix : « Une seconde ! » La porte en s’ouvrant découvrit la jeune fille en peignoir, serviette sur la tête, confuse. « J’étais sous la douche. » s’excusa-t-elle. Cette ahurie prenait des douches à l’heure de ses ...