1. Domination


    Datte: 02/02/2019, Catégories: nonéro, sf,

    ... quand on meurt ? se demandait-il, paisiblement. Tout à coup, il ressentit une violente poussée en avant. La lumière s’étirait à présent en traits compacts tout autour de lui. Ça lui rappelait cette scène, dans la saga de laGuerre des Étoiles, quand le Faucon Millenium passe en hyperpropulsion pour échapper aux croiseurs de l’Empire. — Alors Francis ! C’est pour aujourd’hui ou pour demain ? questionna sans transition une voix familière, avec un agacement certain. Il cligna des yeux. Première nouvelle : il avait à nouveau des paupières ! Loin devant lui, au bout de ces bras – longs comme des pipelines dans un désert saoudien - ses mains tenaient des cartes à jouer. Sans difficulté, il écarta les doigts. Les cartes tombèrent sur le tapis vert. — Bordel ! Qu’est-ce tu fous !? s’exclama Paulo, à sa droite. La tête lui tournait affreusement. Est-ce qu’il était vraiment en train de vivre cette scène, ou faisait-elle aussi partie de son délire psychédélique ? Il se sentit glisser de sa chaise. Des bras se tendirent pour essayer de freiner sa chute. Trop tard ! Il s’écrasa au sol, comme une loque. Son front cogna violemment le carrelage et la douleur qu’il éprouva alors résonna jusque dans ses gencives. La situation n’avait plus rien de virtuel ! La suite des événements fut ...
    ... quelque peu confuse. Sans qu’il ne sache trop comment, il se retrouva dans la salle de bain, la tête sous un jet glacé. À tâtons, il coupa le robinet d’eau froide et se redressa, repoussant les mains secourables de ses partenaires de poker. Face à lui, le visage de l’homme dans la glace n’était plus celui de Pierre Richard. C’était la trogne pathétique, insignifiante et terriblement banale qu’il arborait autrefois. — Salaud ! Espèce de fils de pute… grogna-t-il, avant d’éclater en sanglots. Des exclamations étouffées fusèrent autour de lui. Interloqués, l’air grave et le visage blême, ses collègues se regardaient sans comprendre. Comment auraient-ils pu savoir qu’il s’adressait à celui qui avait volé son corps, qui avait volé sa vie ? — Quel jour on est ? finit-il par demander, d’une voix lasse.— T’es sûr que ça va ? s’enquit Paulo, comme s’il avait encore le moindre doute sur la réponse.— BON DIEU, QUEL JOUR ON EST ?— Eh bien… le onze avril, bien sûr.— De quelle année ?— Mais enfin, Francis ! On est en 2008 ! Sans un mot, Pichon s’élança dans la rue. Il devait retourner chez lui, mettre la main sur Félix Berthier et le forcer à le renvoyer « là-bas » pour sauver Églantine. Il était prêt à tout pour s’assurer la coopération du gnome. Y compris à le torturer. [À suivre…] 
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