1. Chroniques immortelles (21)


    Datte: 16/02/2019, Catégories: Hétéro

    ... après la fin de sa dernière peine. Il gît sur le dos dans son salon au milieu d’une mare de sang. C’est pas très joli à voir. L’endroit est glauque, peu soigné. Ça sent le célibataire négligent… Il y a un médecin légiste parmi les policiers présents. Nous lui demandons ses premières conclusions. — Apparemment, il a ouvert sa porte sans méfiance. C’est là, dans le couloir qu’on lui a tiré une balle dans les parties génitales. Elle a arraché le pénis et éclaté les testicules. Les voisins ont entendu des hurlements après le premier coup de feu. Puis il s’est traîné dans le salon comme le montrent les traces de sang dans le couloir. C’est là que le tueur l’a achevé de deux balles : une dans la tète et une au cœur. Personne n’a vu le tireur. On suppose qu’il est sorti par la fenêtre, sur l’arrière cour. — On est au deuxième étage ? — Un gars quelque peu sportif peut le faire, en s’aidant des corniches. — On peut examiner le corps ? — Oui bien sur… Et de toute façon, le SIA a toute autorité, je crois ? Philippe se penche sur le cadavre… — Une en plein cœur et l’autre en pleine tète, plein centre, me dit il. Ultra précis. C’est la signature de notre tueur… C’est une exécution, du travail de pro. Pourtant quelque chose cloche ? Philippe semble à l’aise. Il est dans son domaine. Il a du en voir d’autre, mais pas moi. Je ne me sens pas très bien. Les agents autour de moi font ce qui ressemble pour eux à une routine, ...
    ... des actes auxquels je ne comprend rien. J’ignore tout et je me sens presque inutile.… Tout cela est bien loin de ce dont j’ai l’habitude, mais je me force au calme. — Comment cela ? — Le premier tir dans les couilles. C’est inhabituel, d’autant que le tireur a pris son temps pour l’achever. On dirait presque… une vengeance, un règlement de compte. Docteur, est-ce qu’on aurait déjà retrouvé une des balles ? — Oui, la première qui a traversé ses organes et qu’on a retrouvé dans le plancher. La police scientifique l’a extraite. Attendez… oui, là voici. Il nous tend un sachet ou se trouve un bout de métal taché de rouge. — Neuf millimètre, murmure Philippe. Qu’est-ce que tu en penses Cyrille ? Je ne répond pas tout de suite. Je promène mes mains sur les murs. Je les « interroge »… Ils me restituent ce qu’ils ont vu. C’est comme une bande magnétique. Les objets enregistrent les images du passé récent. Mais l’effet ne dure pas longtemps, tout devient rapidement flou avant de disparaître. Zeus m’avait fait cadeau d’un talent de ce genre, mais au fil du temps, je l’ai développé. Je revois la scène, l’éclair du coup de feu, la silhouette qui tombe, qui se traîne en gémissant suivi par l’autre. Le tueur. Il a pris son temps avant d’achever sa victime, il s’est fait plaisir… J’ai pris le sachet. A travers le plastique, « j’interroge » le morceau de métal… Il n’y a aucun doute. — C’est la même arme. C’est notre tueur. ...
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