1. Liaisons dangereuses (3)


    Datte: 20/02/2019, Catégories: Hétéro

    Voilà maintenant près de deux semaines que j’ai baisé Jenny et depuis, c’est comme si rien ne s’était passé. Elle n’a pas changé de comportement envers moi, elle est toujours la même, aussi désagréable au quotidien que mignonne à admirer. Passé le moment euphorique où j’étais fier de moi pour avoir réussi à soutirer des faveurs sexuelles de manière aussi vile à ma patronne, je me suis mis à me poser beaucoup de questions : que va-t-elle faire ? Me virer ? Prévenir la police ? Faire de ma vie professionnelle un enfer jusqu’à que je me décide à démissionner ? Sincèrement, elle peut faire n’importe laquelle de ces choses-là que je ne bougerais pas une oreille et que jamais je ne pourrais aller balancer tout ce que j’ai sur elle au tout-venant, et encore moins à ses parents. Jenny a beau ne pas être une nana facile à vivre et parfois exécrable, démolir une vie ou une carrière simplement pour une histoire de cul, non, je ne me vois pas faire ça, et même si ça a été un pied pas possible, je ne peux pas m’empêcher de m’en vouloir d’avoir agi de la sorte. Justement, à ce propos, une pensée me traverse l’esprit : depuis le temps que je bosse ici, tout le monde me connaît. J’ai toujours été quelqu’un de serviable, sympa, disponible et je ne suis pas considéré comme quelqu’un de méchant ou cruel, et ça, Jenny le sait, elle connaît parfaitement les gens avec qui elle bosse ; et si elle est un tant soit peu intelligente – ce dont je ne doute en aucune façon – elle sait pertinemment que ...
    ... je n’aurais rien fait pour lui nuire ; et malgré ça, elle a quand même marché dans mon chantage... Mais voilà, le fait est que rien n’a changé, je n’ai pas eu à chercher un nouveau travail, ni à contacter un avocat, elle est la même, et ça a quelque chose de perturbant dans un sens, non pas que je m’attends à débriefer avec elle sur ce qu’il s’est passé ou bien encore à ce qu’elle m’invite tous les deux jours dans son bureau pour la sauter, mais au moins un petit quelque chose qui montre que ce qu’il s’est passé l’a touché. Mais non, Jenny est Jenny, fidèle à elle-même, impassible et droite dans ses bottes, ou plutôt ses talons. Il faut que je passe à autre chose et que j’arrête de me prendre la tête, c’est sans doute mieux comme ça après tout. On a passé un bon moment et puis voilà, pas besoin d’en faire des caisses ! Nous sommes vendredi, la semaine a été très longue, beaucoup de dossiers à finir, des projets à préparer, bref, pas le temps de s’ennuyer ni de cogiter, ce qui tombe plutôt bien pour le coup. Dans le milieu de la matinée, une collègue qui sort du bureau de la patronne vient me voir et me dit : — Jenny veut te voir dans son bureau. Je relève la tête de mon écran, l’air un peu inquiet : — Quoi ? Moi ? Pourquoi ? — Je sais pas moi, me répond-elle en haussant les épaules avant de continuer son chemin. Je tourne alors mon regard vers son bureau, où je peux l’entrevoir à travers les stores à lamelles de ses vitres. Elle est le regard plongé dans son écran et n’a pas ...
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