1. 53.3 Du côté de chez Thibault


    Datte: 17/03/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... du désir dans leurs regards… qu’il y avait quelque chose qui ressemblait à de l’amour… ou du moins à une sorte de complicité que je ne pourrai jamais avoir avec mon bobrun… J’avais l’impression que dans leurs regards, dans leurs attitudes réciproques, il n’y avait pas juste l’envie de prendre un plaisir différent, interdit… il y avait surtout l’envie de prendre ce plaisir avec ce pote-là… le pote qu’on aime d’un amour viscéral parce qu’on a tout partagé avec lui, sauf un lit et un orgasme… Alors, c’est peut-être insensé, mais dans le feu de l’action, j’aurais vraiment kiffé voir Thibault et Jérém s'embrasser… c’est inhumain de ressentir un désir pareil et s’interdire de l’assouvir… on ne peut pas se faire violence à ce point… Un baiser, et puis un autre et un autre encore… les désirs qui se dévoilent, les passions qui se déchaînent, les barrières qui cèdent, le plaisir qui triomphe sur l’interdit… Oui, sur le coup, j’aurais trouvé ça tout simplement beau et naturel... Mon regard était certainement déformé par les effets de la fumette… mais c’était un regard attendri que je portais sur ces deux potes qui, au final, n’ont pas osé aller au bout de leurs envies… Au point que mon subconscient avait dû projeter ma frustration de ne pas les voir aller plus loin en m’apportant ce rêve érotique où Jérém et Thibault étaient carrément sur le point de s’emboiter… Pourtant, plus le temps passe plus, en me repassant la scène, le regard attendri laisse la place à un insistant sentiment de ...
    ... malaise, comme de tromperie… Je ne peux m’empêcher de me demander si ce dérapage était prémédité, du moins de la part de Jérém… dans ce cas, je me dis que j’ai été comme un objet sexuel dans ses mains, un objet qu'il ne s’est pas privé de partager avec un pote, de la même façon qu’il partagerait sa voiture… comme s’il pouvait disposer de moi à sa guise, comme si je n’avais pas mon mot à dire… Dans ce cas, je me dis que non seulement Jérém voulait montrer à son pote que je ne représente rien pour lui, ou du moins rien de plus qu’un doudou sexuel… mais qu’il avait aussi voulu se servir de moi pour se rapprocher sensuellement de son pote, mais sans avoir à l’assumer… ma présence lui offrant une prétexte du genre : « j’ai couché avec mon pote, mais c’était juste pour nous faire vider par le pd »… Dans ce cas, quel sale petit con ce Jérém ! Mais même sans que ce soit prémédité, ce dérapage ouvre quand même la voie à des inquiétudes, à des questionnements… qu’est qu’ils ressentent l’un pour l’autre, au juste ? Que se passe-t-il entre ces deux jeunes étalons ? Je me dis que c’est quelque part un peu dommage que ce moment n’ait pu exister que dans ce genre de contexte, lorsque les barrières mentales des uns et des autres étaient artificiellement baissées, lorsque tout devient possible, parce qu’on ne se contrôle plus vraiment… car on se demandera toujours quelle est la part « réelle » de l’effet du joint et la part « réelle » des envies de chacun… Je viens tout juste de remarquer, sur ...
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