1. La scène (1)


    Datte: 21/03/2019, Catégories: Divers,

    — Et d’où tu rentres ? À cette heure si tardive ? Tu ne vas encore me raconter des sornettes, d’où tu reviens Jeannette ? — Comme si tu ne savais pas que j’avais un rendez-vous pour du boulot ! Monsieur, je sais tout, qui n’écoute jamais ce qu’on lui dit. — Tu me l’aurais dit quand ? On ne se parle plus que pour s’engueuler et c’est fatigant. Tu sais bien ! — Tu ne vas pas encore remettre ça sur le tapis. Je te préviens Léo, si tu continues, je vais coucher chez mon amie Astrid. — Merde, tu me menaces de me larguer ? C’est nouveau, ça ? Ça vient de sortir ? Je rentre du boulot, ma femme n’est pas là ! Quand elle revient deux heures après, je lui demande où elle est allée et que me répond-elle ? Alors là, c’est le monde à l’envers… — Et c’est reparti pour un tour. La vie n’est pas encore assez compliquée, il faut que tu t’imagines en plus des trucs. — Ben, si tu es si sûre de toi, Jeannette, raconte-moi donc cet entretien. Comment ça s’est passé ? Et le job, ils te l’ont donné ? Je parie qu’ils vont t’écrire dans quelques jours, comme d’habitude, et que jamais personne ne recevra de lettre. C’est bien cela ? Trop facile comme moyen de te taire, de t’échapper, de fuir tes responsabilités. Quand est-ce que tu deviendras une adulte, dis-moi, quand ? — Bon ! Tu baisses le ton ? Je ne suis pas allée me promener, d’accord ? Tu veux vraiment savoir ? — Encore heureux que je veuille que tu me le dises. Ce n’est pas normal entre un homme et sa femme de se parler ? — Parler ? Parce que ...
    ... tu appelles ça parler ? Mais tu vocifères constamment, tu hurles et j’en ai par-dessus la tête, crois-moi. Tu peux être sûr que cela ne durera pas très longtemps. — Bon ! Alors, viens avec moi sur le canapé et raconte-moi ce rendez-vous. Je suis tout ouïe, ma belle. — Tu as raison, tu seras beaucoup mieux assis pour écouter ce que je vais te dire. Et si ça ne te fait pas plaisir, tu ne prendras qu’à toi Léo. — Accouche, au lieu de me faire languir. Et tu as intérêt à ce que ce soit crédible. — Parfait, tu l’auras donc voulu. Tu as vu le journal, oui le « Vosges-matin » sur le plan de travail de la cuisine. — Celui qui te sert pour éplucher les légumes ? — Oui celui-là, et si tu m’interromps tout le temps on n’est pas près d’en avoir fini, je te le dis moi. Ou tu me laisses parler ou je vais me coucher. J’en ai vu des vertes et des pas mûres cet après-midi moi. Donc tu la boucles ou c’est moi, compris ? — Cool ! Tu veux bien te calmer ? Tu vois on ne peut vraiment pas discuter avec toi, tu deviens insupportable. — Mais il n’y a pas de dialogue puisque tu me coupes la parole sans arrêt. Laisse-moi m’expliquer au moins. C’est déjà assez compliqué comme ça. Alors ce journal ? Tu vois de quoi je parle ? — Oui ! Oui, celui des patates quoi ! — Si tu veux. Alors en préparant les carottes, j’ai trouvé une annonce et je me suis rendue à l’adresse indiquée. J’ai longuement hésité, j’ai tergiversé des jours et des jours puis finalement je me suis décidé à appeler le numéro qui était sur ...
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