1. Rencontre inattendue


    Datte: 23/03/2019, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    C'est une cabane de montagne, à la lisière d'une forêt, loin des bruits de la ville ("et des cafés tapageurs"). Je viens ici me ressourcer, quand mes poumons ne demandent qu'à vomir le trop plein de dioxyde. Soir d'été, le ciel est immense. Pas comme celui des villes non ! Ici c'est un fond noir jeté d'un océan d'étoiles. Tellement proche que dès que vous y plongez la main, vous ressentez aux doigts de petits picotements. Avec le temps, vous apprenez à reconnaître les constellations du zodiaque, la couronne boréale, Pégase, Andromède.... Et vous vous rêvez en physicien, en Nobel triomphant, vous avez découvert la nature de la masse sombre de l'univers, rien que ça ! En attendant , j'ai fait un petit feu de bois mort, c'est interdit je sais, mais je prends les précautions d'usage. On aime la montagne ou on ne l'aime pas. Le vent se lève et avec lui, on entendrait presque la clameur des vallées. Je décide de rejoindre la cabane. A peine ai-je éteint les dernières flammes, dispersant le foyer d'une branche de houx vert humide, que tombe une nuit noire et profonde. L'éclat de mon feu cachait en fait une obscurité inquiétante, comme celle de Bardamu : "De toute cette obscurité si épaisse, qu'il vous semblait qu'on ne reverrait plus son bras dés qu'on l'étendait un peu plus loin que l'épaule". En refermant la porte de la cabane , je regarde une dernière fois dehors , comme pour m'assurer qu'une armée de fantômes n'en prendrait pas la direction. Il y a bien des formes tout là ...
    ... haut, étranges, portées par les courants d'altitude. Et puis la cime des sapins valsent, accrochées on ne sait comment, balayant le ciel telles des ombres fantastiques. A l'intérieur pas de fracas. Les tôles sont embouties à l'ancienne, bien chevillées. En revanche, c'est un joyeux bazar : Les 2 lits superposés débordent de couvertures, l'armoire croule sous mes affaires. La table brinquebalante est rayée de larges bandes profondes. Le plancher lui est raisonnablement propre sauf un peu de terre que mes chaussures ont déposée là. Mais il est bien tard pour entreprendre un effort de ménage, je n'ai qu'une seule envie, dormir. L'air de la montagne m'assomme. Dans la nuit je suis réveillé par un vacarme du diable. Je pense tout de suite à des tôles qui se seraient entrechoquées, poussées par le vent. Je reprends mes esprits, me redresse (comme si j'allais mieux entendre) Il pleut ! C'est donc ça qui m'a réveillé ? C'est une pluie d'été, abondante, de celle qui accompagne un orage. J'ai donc été sorti de mon sommeil par un coup de tonnerre. Juste le temps de pousser un soupir de soulagement quand deux coups violents sont portés à l'entrée...puis deux autres encore ! Cette fois quelqu'un frappe à la porte. J'hésite à répondre, la peur surement...mais de quoi? Je tente de passer en revue les dangers potentiels que représenterait une telle rencontre : Un tueur en série mais bien sûr ! Je songe à un nouveau Guy Georges qui sévirait dans les hautes Pyrénées , traquant ses proies à 2100m ...
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