1. 49.3&4&5 Match et après match


    Datte: 24/04/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... le sprint final… Jérém avance droit vers son but, le ballon toujours collé contre son maillot, entre les pecs… il passe la ligne de but la tête bien haute, il prend le temps d’avancer jusqu’à réaliser un magnifique touché à terre au beau milieu des poteaux… Les joueurs en vert et blanc viennent rapidement féliciter leur capitaine… et l’encourager pour la transformation à venir… transformation nécessaire… transformation dont la réussite ou l’échec fera la réussite ou l’échec de tout un match, de tout un tournoi… Plus que 60 secondes pour botter… la tension est à son comble… le ballon posé au sol, mon bobrun recule de plusieurs mètres… il fixe alternativement le ballon et les poteaux… sa main ouverte glisse nerveusement de son menton à sa joue… Ses mains se posent une fois de plus les mains sur les hanches, les épaules bien ouvertes, la tête haute, le regard concentré, fixe, puissant… Il y a une telle tension, un mélange explosif de puissance, de détermination et d’élégance dans son attitude… Je sens qu’il se prépare à y aller… je prie pour que ça réussisse… j’ai le cœur qui bat à dix mille à l’heure… j’ai presque envie de fermer les yeux… ou même de partir… j’en tremble… Et là une main se pose sur la mienne. « T’inquiète, il va le faire… ». J’adore ma cousine. Les jambes légèrement écartées, les muscles sous très haute tension… son corps est désormais orienté de façon que son épaule est dirigée vers le ballon… ballon qu’il fixe avec un regard en biais… le bogoss transpire, je ...
    ... le vois souffler un bon coup, comme pour tenter de chasser la tension qui secoue ses nerfs… Je tente d’imaginer sa solitude à ce moment, son stress à l’idée de porter sur ses épaules le fin mot de ce match et de ce tournoi… tiens bon, mon Jérém… Il pousse un nouveau souffle puissant, comme un petit taureau poussé dans ses derniers retranchements… il fronce les sourcils, il fixe le ballon d’un regard de tueur, … et lorsqu’il lève à nouveau les yeux vers les poteaux, c’est un regard composé d’un mélange d’inquiétude et de défi que j’arrive à voir… On entend monter du public des encouragements nombreux : « Jérémie, vas y ! »… « Allez, Jérémie ! »… « Jeje… tu peux le faire »… « Tu dois le faire… allez, Jérém ! »… « Tu es le meilleur »… « Vas-y, bogoss »… Je cherche en vain la pouffe qui l’a traité de bogoss… Mais le bogoss est tellement concentré qu’il n’entend rien de ce qui se passe autour de lui… Les secondes s’égrènent comme au ralenti… tout l’effort d’une équipe pendant une longue saison tient à cet instant magique, magique comme le temps qui semble suspendu autour de ce putain de bogoss à qui incombe cette lourde responsabilité… et cette tension, cette force, cette énergie qui semble parcourir et se dégager de son corps tendu comme une corde de violon, donne à son charme une charge supplémentaire et insoutenable… Je le vois pencher légèrement le dos, les mains posées sur les cuisses… il va y aller… mais j’ai l’impression qu’il y a un truc qui cloche… je crois qu’il est trop ...
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