-
53.4 Le café de Thibault.
Datte: 22/08/2017, Catégories: Entre-nous, Les hommes,
... emportement. « Tiens… tu veux savoir ? Je l’ai baisé pas plus tard que cet après-midi, après le match… ». « De quoi ? ». « Tu crois que j’étais en retard au barbec pour quelle raison ? Quand vous avez tous été partis, je l’ai sifflé, il a fait demi-tour et il m’a ouvert son fion. Et il en a eu pour son grade… ». « Arrête Jéjé. T’as pas besoin de me balancer tout ça… je dis juste qu’il n’y a rien de mal à ce qui se passe entre vous deux… et que ça te ferait du bien de ne pas te prendre autant la tête… putain, Jé ! ». Thibault sent ses joues chauffer, sa colère monter, il veut rester calme, mais il ne peut plus. « Je ne suis pas pd !!! ». « Je n’ai jamais dit ça… mais il n’y a rien de mal au fait que tu couches avec Nico… l’important c’est juste que tout le monde trouve son compte et que personne ne souffre… t’as pas besoin de le traiter de tafiole… ça n’efface pas le fait que tu t’envoies en l’air avec lui… ». Thibault se rend compte que le ton de sa voix est de plus en plus emporté. Cette discussion le prend aux tripes, ça le fait chier que son pote soit à ce point dans le déni, attitude qui le rend malade et qui fait souffrir un garçon aussi gentil que Nico. « Je ne suis pas pd je te dis !!!! ». « Je sais bien… mais même si tu l’étais, je m’en ficherais, tu serais toujours mon pote… ». « Mais je ne le suis pas !!! ». Ces derniers mots, Jéjé les avait crachés dans un cri étouffé, son attitude s’étant soudainement faite très agressive. Thibault avait rarement vu son pote ...
... bondir aussi vite et aussi loin de ses gonds. Son pote était désormais très remonté et il savait qu’il n’y aurait plus de discussion possible cette nuit-là. Sa bière était très vite arrivée à la fin. « Je vais y aller, Jéjé… » s’était alors décidé à annoncer à contre-cœur. Il aurait eu envie de voir son pote se calmer avant de partir, mais il réalisait que sa présence lui empêchait justement de se calmer. Une seconde plus tard, il se dirigeait vers le séjour, se préparant à quitter l’appart. Thibault avait senti son pote lui emboîter le pas. Mais il ne s’était retourné alors qu’il avait déjà la main posée sur la poignée de la porte d’entrée. C’est là qu’il s’était rendu compte du brusque changement attitude de Jéjé. Le temps de quelques pas, son pote affichait désormais un regard comme vidé de toute énergie, perdu, paumé. Certes, il avait besoin de dire des choses à son pote ; il avait essayé de faire passer le message de la façon la plus soft possible, mais il regrettait que le sujet soit si sensible et que ses mots aient fini par pousser son pote au bout, en gâchant ainsi cette soirée de fête après une si belle victoire. Même si, dans les faits, Jéjé s’est poussé à bout tout seul, il s’est braqué si vite, aveuglé par ses propres démons. Si seulement il pouvait s’ouvrir un peu, accepter ses envies, ses ressentis… Thibault aurait voulu trouver les mots, le ton, « la façon de ». Mais il mesurait son impuissance à faire quoique ce soit de plus pour son pote à cet instant précis. ...