1. Le cavalier de l'Empereur


    Datte: 27/04/2019, Catégories: fh, fbi, hplusag, uniforme, campagne, voyage, amour, Oral aventure, historiqu,

    ... autres, prendre les ordres. Il revint au bout de quelques minutes et appela le sous-lieutenant Lefranc ainsi que Pierre. Tous deux accoururent : — Lefranc, le prince Murat veut que nous nous assurions que les Prussiens se dirigent bien vers Erfurt. Vous allez prendre avec vous vingt hommes et deux brigadiers, Desbois sera votre sous-officier. Vous marcherez rapidement en direction de l’Ouest jusqu’à ce que vous aperceviez l’ennemi. Si vous les trouvez, évitez le contact, suivez-les à distance et envoyez quelqu’un nous dire ce qu’il en est.— À vos ordres, mon Capitaine.— Autre chose, soyez prudents, l’ennemi est en déroute mais c’est encore une armée, pas d’audace inutile. Ce serait idiot de vous faire tuer en rase campagne. Le régiment se mettra en route dans deux heures. Bonne chance. Pierre chevauchait en tête du petit détachement, aux côtés du sous-lieutenant Lefranc. Ils traversèrent le village de Melligen, on ne voyait pas âme qui vive dans la rue principale. Sans doute effrayés par les combats, les habitants s’étaient barricadés chez eux. Juste avant Taubach, ils obliquèrent au sud-ouest et avancèrent à travers champs en direction d’une colline boisée d’où ils espéraient pouvoir observer la plaine menant à Erfurt. Alors qu’ils escaladaient la colline, ils aperçurent, un bivouac. On distinguait des silhouettes revêtues de capotes grises. — Tiens de l’infanterie, ils ont avancé vite, lança Lefranc. Mais… Il n’eut pas le temps d’en dire plus, une salve venait de blesser ...
    ... deux cuirassiers et de mettre un terme définitif aux rêves de gloire du sous-lieutenant Lefranc. La mort de leur chef ajoutée à la surprise, jeta le trouble chez les cuirassiers qui firent mine de battre en retraite. Mais Pierre réagit avec un sang-froid étonnant pour quelqu’un qui n’avait jamais connu le feu. Tirant son sabre, il se précipita sur l’ennemi, sans même s’assurer que ses hommes le suivaient. Il s’aperçut alors que les Prussiens étaient une bonne cinquantaine, en train de se regrouper. Trop tard pour reculer : — Chargez, bon Dieu, chargez ! hurla Pierre en se jetant sur les ennemis qui tentaient de l’atteindre de leurs baïonnettes. Il renversa deux adversaires et plongea sa lame dans la poitrine d’un troisième. En voyant sa furie, ses hommes se ressaisirent. Ils se lancèrent sur l’ennemi au grand trot, sabre au clair. Le spectacle de ce colosse déchaîné, et de ces cavaliers cuirassés, montés sur d’énormes chevaux, eut raison du moral des Prussiens, déjà bien éprouvé par la bataille de la veille. Un colonel, le bras en écharpe cria à Pierre d’une voix résignée : — Arrêtez, Monsieur, nous nous rendons. Pierre leva son sabre et ses hommes s’arrêtèrent à quelques pas des Prussiens hébétés. Ils avaient le regard vide, l’air épuisé, leurs uniformes étaient maculés de boue, ils avaient dû fuir toute la nuit. Le colonel, s’avança vers Pierre qui le salua : — Maréchal des logis Desbois, 12ème régiment de cuirassiers, me donnez-vous votre parole de ne pas chercher à vous ...
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