1. Business à Barcelone - 1 / 7


    Datte: 11/05/2019, Catégories: fh, fbi, hplusag, Collègues / Travail voyage, amour, cérébral, nopéné, portrait,

    ... son bureau, qui la scannait de bas en haut. Mais elle reprit rapidement le dessus, faisant appel à sa personnalité et son éducation, froides et droites. Son regard se fit glacé. En une seconde, elle avait bâti une muraille de dix mètres entre son interlocuteur et elle. Son esprit allait à cent à l’heure. Pourquoi avait-elle flanché ainsi ? Elle savait pourtant que les dix premières secondes étaient primordiales dans l’image qu’on donnait à autrui. Isabelle connaissait aussi François pour l’avoir vu prendre la parole dans les vidéos projetées lors de l’arrivée des nouveaux salariés dans l’entreprise. Sa réputation l’avait précédé. Ce loup bientôt quadra était un des piliers de la société, tout entier tendu vers l’efficacité et la rentabilité. Certes, il n’était jamais le dernier pour faire la fête, mais était-ce sa faute, après tout, si ses nombreux succès lui donnaient tant de prétextes pour les célébrer ? On ne va pas reprocher à un Directeur commercial de faire la fermeture des discothèques le samedi soir si dès le lundi matin il est à son poste… Il était question de notes de frais dépassant les dix mille euros en une seule soirée… Mais dès qu’on sortait des salles de réunion, que ce soit à la machine à café, à la cantine ou lors des quelquesafter works auxquels elle avait assisté, les langues se déliaient. Et c’est le portrait d’un redoutable séducteur qui se dessinait, voire un prédateur selon certains. Bien sûr, il était marié et bien marié, étalait sur son bureau ...
    ... les photos de sa femme, mais il avait tendance à en parler comme s’il s’agissait d’un trophée de tournoi de golf. Les adeptes de la pressepeople avaient parfois le loisir, également, de découvrir sa photo au détour d’un reportage sur tel ou tel défilé de mode, avant-première ou soirée VIP. La faute à son épouse, une ancienne top-modèle vaguement célèbre, accessoirement fille d’un riche industriel, qui continuait à monnayer sa célébrité passée pour tromper son ennui. On le soupçonnait fortement de choisir ses secrétaires sur des critères autres que strictement professionnels, mais les intéressées ne restaient pas suffisamment en poste pour qu’on puisse recueillir leur avis. Il parvenait à s’en débarrasser sans qu’elles ne fassent de vagues aux prud’hommes. Alors personne aux Ressources humaines ne se risquait à poser de questions. Des consœurs d’Isabelle avaient déjà eu l’occasion de travailler sur deux transactions avec les concernées du moment. Et même si Isabelle ne voulait pas prêter d’oreille trop attentive aux ragots qui lui arrivaient, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle n’avait pas grand-chose de commun avec ces secrétaires-là… non seulement physiquement, mais surtout moralement. Comment ces femmes pouvaient-elles séduire leur boss pendant leur interview ? Se prêter à son jeu pour obtenir ce boulot ? Accepter de devenir la maîtresse d’un homme marié ? Si on lui avait posé la question, François aurait répondu qu’il ne voyait pas où était le problème, et qu’il ...
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