1. Le message immonde


    Datte: 16/05/2019, Catégories: ff, fff, voisins, amour, photofilm, amiamour, regrets, initff,

    ... échapper l’air de mes poumons, avec le sentiment de fondre sur place en affrontant les premières images. Ce n’est pas un caméscope numérique, la qualité s’en ressent péniblement. Une image affreuse, des couleurs qui bavent, avec des défauts de granulations et de contrastes dans les scènes sombres qui accentuent le côté glauque et réaliste du film amateur. Je distingue un enchevêtrement de corps nus, de membres entrelacés, de seins et de pubis qui apparaissent dans un flou qui n’a rien d’artistique, et pendant un long moment il m’est impossible de reconnaître qui que ce soit. L’image tremblante se perd d’un coup vers le plafond, si haut qu’il en est invisible dans les ténèbres, puis redescend le long de pierres dures et lisses, couleur grenat, faiblement éclairées par quelques torches qui brûlent dans des niches creusées dans la paroi. Les murs sont à peine décorés de tissus perlés et de rares sculptures en cire, comme ces visages de femmes aux traits figés dans un masque de luxure, abaissant leurs regards torves vers le sol. Leurs têtes coupées sont inclinées dans un angle grotesque, qui ne les rend que plus sinistres. De toute façon, tout semble lugubre et macabre, un décor gothique assez effrayant, renforcé par l’architecture imposante, écrasante même. Mais le décor me semble vite anodin lorsque l’image descend et se fixe sur une dizaine de lits immenses, recouverts de lin, posés dans le même alignement à distance égale. Le caméscope va rapidement de l’un à l’autre, comme ...
    ... cherchant quelqu’un, et ce à une telle vitesse que je ne distingue plus rien. Enfin, l’image s’arrête sur un lit et ne bouge plus. Un zoom plus précis se fixe sur les personnes qui s’y ébattent joyeusement dans une mélodie de soupirs extasiés. La chevelure claire de Daphné étincelle un instant dans ce mélange de chairs impudiques, mais pas son visage qui reste enfoncé dans la fourche de cuisses féminines. Celle qui accueille tous ces éloges dans sa plus grande intimité, une belle femme à la longue chevelure rousse et flamboyante, jette de temps en temps des regards insolents à la caméra, comme prenant à témoin les futurs spectateurs ou spectatrices du plaisir qu’elle veut leur faire ainsi partager. En voilà une qui passe du bon temps et qui ne fait rien pour s’en cacher. Le décor est maintenant planté. On est là en pleine soirée échangiste, dans un pseudo temple dédié aux plaisirs de la chair, pour de longues nuits de débauche. Ici, les clientes se livrent à toutes sortes de perversions, parodiant quelques cérémonies antiques et obscènes, au cours d’orgies interminables. Les grands lits occupés par des femmes qui gémissent et se tordent les unes sur les autres me donnent raison à cent pour cent. Mon cœur se serre d’angoisse lorsque l’image plonge soudainement au cœur même de l’action, où toutes ces peaux luisantes qui s’emmêlent me font penser à l’étreinte sinueuse des serpents, un fouillis à la fois immonde et voluptueux. Imaginer Mélanie dedans me procure une excitation si ...
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