La vengeance et la haine - Histoires de Sexe

La vengeance et la haine

... de froisser son dirigeant… En français, il paraît que cela s’appelle le réalisme économique… Les deux flics haussent tristement les épaules, résignés. — On est au courant… Vous savez, dans notre métier, il faut parfois accepter d’avaler des couleuvres. Mais là, il semblerait que les choses puissent se passer différemment.— Ah bon ? Leurs puits sont à sec ?— Non, bien sûr… Mais la fille de la photo a été kidnappée en compagnie de la nièce d’un milliardaire américain – et accessoirement gouverneur – et que celui-ci a ses entrées à la Maison-Blanche.— Et alors ? Qu’est-ce que ça change ?— Ça change que cette fois, il se pourrait bien qu’Ernesto ait franchi la ligne blanche… Ils veulent vraiment sa peau.— Je ne vois toujours pas ce que cela a à voir avec moi.— Et avec votre amie Jennifer, aussi… Nous avons pensé que vous aimeriez peut-être voir celui qui a si aimablement décoré le bas de votre dos paraître devant le tribunal de La Haye… De fait, je me souviens très bien que nous avions été obligées de spécifier ce signe particulier lorsque nous avions déposé nos demandes de passeports dans nos ambassades respectives. — … d’autant qu’il s’est également rendu coupable de quelques massacres envers sa population. Comme si un homme tel qu’Ernesto serait du genre à envoyer l’armée quand il s’agit de réprimer une rébellion ou à mettre une mitrailleuse au bout de la rue lorsque les manifestations commencent à prendre trop d’importance… Je souris tristement. — Vous êtes bien certain qu’un ...

... malencontreux accident ne lui serait pas souhaitable ? Une balle perdue, par exemple ? À son tour, il a un sourire plein de sous-entendus. — Nous n’en sommes pas là… Mais vous savez qu’il pense que vous avez été dévorées par les requins lors de l’attaque de son yacht ? D’une certaine façon, je n’en suis pas plus surprise que ça : s’il avait eu connaissance de notre évasion, je doute qu’il nous aurait laissées tranquilles, Jennifer et moi. — Je vous crois… Et entre nous, compte tenu du peu d’appui que la France a à nous offrir, je pense qu’il serait préférable qu’il continue à le penser.— Justement, il ne s’agit plus de la France, mais de donneurs d’ordre d’un autre niveau… Il me tend une carte avec une adresse qu’il vient de griffonner à la va-vite. — Rendez-vous à cette adresse demain matin, cela ne vous engage à rien. À ce sujet, vous savez vous servir d’une arme ? Sans être de grandes spécialistes, il y doit y avoir du côté du Belizera quelques macchabées qui ont sans doute un avis sur la question… Cependant, il semblerait que certaines choses n’aient pas besoin d’être ébruitées, cela pourrait faire jaser ! — On va dire que oui, pourquoi ? Il se penche alors sur sa serviette dont il sort deux petits étuis de velours. — Ce sont deux Berreta Pico, des 8 mm. À partir de maintenant, ayez-les toujours avec vous, on ne sait jamais. ---oooOooo--- Un petit mois plus tard, nous sommes donc passées de l’ombre à la lumière… Ce qui est un rêve pour des milliers de filles à travers le ...