1. Nathalie infirmière DE


    Datte: 25/05/2019, Catégories: fh, amour, Oral pénétratio,

    Bien serrés l’un contre l’autre, les trois silhouettes sont blotties dans un coin du local qui sert d’abri pour attendre le car. Depuis trois jours il ne neige plus, la route est dégagée et le service de ramassage scolaire a repris. Mais le vent pas très fort pourtant, mais régulier, passant sur le Causse enneigé transperce tout. Malgré leur doudoune au capuchon relevé, leur pantalon matelassé leurs bottes et leurs moufles, les corps sont transis. Ugo le plus grand, serre dans ses bras sa sœur Nathalie et son copain Franc. Enfin les phares, le coup de klaxon les tirent de leur engourdissement. La porte en s’ouvrant déverse un souffle chaud compensé par l’air glacé qui fait crier les enfants à l’intérieur : « Vite ! on se gèle. ». Ils bondissent, saluant au passage le chauffeur, véritable papa poule pour tous les gamins qu’il trimballe. Nathalie et Franc s’assoient en tête près de leur copain de seconde. Ugo va rejoindre les terminales au fond. Tous se connaissent depuis toujours, chacun a sa place et d’un coup d’œil dans le rétroviseur le conducteur s’assure qu’il n’a oublié personne. Depuis la maternelle, Nathalie et Franc sont ensemble, se suivent dans toutes les classes. Et elle se sent presque plus proche de lui que de son frère. Rien ne les prédestinait à se rencontrer compte tenu de leurs origines. Leurs parents se sont longtemps observés avec méfiance. Établis depuis toujours sur le Causse, la famille de Franc s’en considérait comme seul utilisateur, sinon ...
    ... propriétaire. Et un jour en 1969, ils ont vu arriver dans la ferme laissée à l’abandon depuis plusieurs années, un couple avec un bébé. Ces jeunes l’avaient hérité d’une lointaine cousine, et, nourris des idées de mai 68, venaient élever des moutons. Ces citadins, vêtus de manière bizarre, bourrés de connaissance livresque mais ne connaissant rien à la vie et la mentalité paysanne ont été perçus comme des intrus. Ils étaient plein de bonne volonté et de gentillesse ; supportés à contre cœur, les autochtones pensaient qu’heureusement à l’arrivée de l’hiver, ils retourneraient au chaud dans leur ville. Mais, malgré le blizzard, la neige, leur deux-chevaux pour tout véhicule, ils résistèrent contrairement à la plupart des autres soixante huitards. Cela surprit les habitants du coin. Deux ans plus tard, la naissance à quelques jours d’intervalle de Franc et Nathalie, les rapprocha encore. L’hiver suivant, Franc tomba malade. La neige, le vent avaient tombé les poteaux de téléphone et d’électricité, formé des congères rendant toute circulation impossible. Alors le père, sachant que la voisine était infirmière, partit en pleine nuit à pied dans la tourmente pour la consulter. Martine ne lui donna pas de conseils, mais s’harnacha et le suivit. Avec sa trousse et ses connaissances, après une nuit de bagarre, sauva l’enfant, de l’avis du médecin qui ne put venir que trois jours plus tard. Ce fut le début d’une entente, puis d’une amitié sincère entre ces gens à la fois si différents et si ...
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