Anna...
Datte: 28/05/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
jeunes,
inconnu,
caférestau,
amour,
volupté,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
fsodo,
init,
... yeux s’agrandissent sous le choc de la vision qui surgit soudain devant moi. Elle est là ! Devant la glace qui surmonte une vieille cuvette de lavabo, elle se refait une beauté dont elle n’a aucunement besoin. Sa présence illumine ces lieux tristes et sales. En me voyant arriver, la main ensanglantée, elle se tourne vers moi, interrogative, et me sourit. Je bredouille et reste confus, pas encore sorti de mon rêve, étonné de me trouver en face d’elle, dans ce lieu étroit qui sent les relents de sciure, de bière et bien d’autres odeurs moins agréables encore. Ses yeux fixent ma main blessée, dont le sang commence à laisser quelques traces vermillon sur le carrelage. Puis, comme dans mon rêve, elle s’approche de moi et délicatement elle s’empare de mon poignet, tire sur ma manchette de chemise, la remonte puis ouvre le robinet d’eau froide et au moyen d’un mouchoir papier dont je n’avais même pas remarqué la présence dans sa main, elle nettoie les petites plaies. Elle ne cesse de me sourire. Ses mains sont douces, aériennes, chaudes et légèrement tremblantes. Elle remonte la main vers sa figure et alors que je la vois prête à m’embrasser la paume de main, d’une façon maternelle, elle enlève de ses dents un minuscule bout de verre qui restait rétif à ses soins, puis tamponne la petite plaie avec son mouchoir. Je n’ai pas mal. Sa main me réchauffe et son contact guérit les quelques élancements et picotements qui la parcourent. Sous mes yeux, j’ai sa nuque, sillon creusé et en ...
... partie couvert par de longs cheveux fins et noirs. Sous mon nez, je tente de discerner son odeur. — Voilà ! Vous pouvez garder ce mouchoir pour aller voir un pharmacien. Je ne pense pas qu’il vous faille aller aux urgences…— Merci ! Mais comment mieux vous remercier ?— Heu… Je ne sais pas… dit-elle en me lançant un regard mutin…— Vous pourriez m’accompagner jusque chez le pharmacien et après, je vous invite à souper… si vous êtes libre ! Elle me fixe un court instant avec son regard noisette, son petit nez pointu, son menton pointu, puis en creusant deux très légères fossettes sur ses joues, elle accentue son sourire et me susurre… — Si vous voulez… Heureux de ce dénouement, je n’ai plus mal. Je sauterais presque de joie si les lieux s’y prêtaient. — Alors, allons-y… Nous remontons dans la grande salle que nous traversons rapidement et, sur le trottoir, elle me tend son bras en me glissant à l’oreille, dans un souffle chaud… — Appuyez-vous sur moi, je ne voudrais pas que vous tombiez dans les pommes… Et tout en l’assurant que je vais bien, je m’empresse de poser ma main dans la sienne et nous nous dirigeons vers la pharmacie. *** Ce matin, quand je me suis réveillé aux aurores, elle était là, lovée contre moi dans un amas de draps et de couvertures. La nuit a été chaude et câline. Plus chaude et plus câline que dans mon rêve. Elle ne s’appelle pas Anna, mais Cathia. Elle n’est pas Ukrainienne, mais elle vient de moins loin, de Kremlin-Bicêtre. Elle n’est pas d’origine slave, mais ...