Fanfreluches et clef à molette
Datte: 08/06/2019,
Catégories:
nonéro,
mélo,
... réussir à te traîner toute seule… » Son bras gauche passé autour de mes épaules, je le poussai jusqu’au sas, un pas après l’autre. Puis, refermant le panneau blindé, je lançai le processus de décontamination. Je m’activai comme je pus, frottant la combinaison d’Alain tout en le maintenant sous la douche. Avant de lui retirer son harnachement, je pris soin d’éliminer toute trace d’éléments radioactifs sur ma propre tenue. Enfin, je me dévêtis à mon tour, espérant qu’il ne ferait aucun commentaire sur ma quasi-nudité. — Une douche avec toi… Depuis le temps… que j’en rêvais, fit-il, avant de s’affaisser contre la faïence humide. Très pâle, à bout de force, il lui restait néanmoins assez de pêche pour faire le malin. Tout n’était donc pas perdu… Laissant son sac à dos dans le sas, je l’entraînai jusqu’au canapé, où je l’aidai à s’étendre. Il soufflait comme un âne. Un gentil âne, trop têtu pour entendre raison. — Alain, est-ce que tu as ouvert ta combinaison ? Tu as inspiré de l’air irradié ?— Non, j’ai… j’ai tenu bon… Pas perdu espoir… Même avec le sas verrouillé… je savais que… t’allais me sortir de là.— Arrête ou je me remets à chialer ! J’ai eu si peur, de pas y arriver !— C’est vrai que… t’as bien pris ton temps… quand même.— Comment tu te sens, dis-moi ?— Comme un type qu’on a… enfermé trop longtemps… sous une cloche à vide… À part ça, ça va… Alain ferma les yeux. Peu à peu, sa respiration se faisait moins oppressée. Je restai connement là, ne sachant quoi faire, accroupie ...
... près de lui à lui caresser les cheveux. Pesant à nouveau sur moi, son regard me rappela soudain qu’il était plus que temps de passer un jean et un t-shirt… — Repose-toi, récupère… je reviens ! fis-je, rougissante. Je quittai le salon, avec l’impression très nette qu’il ne se gênait pas pour reluquer mes fesses. Même agonisant, un mec reste un mec ! Quelques instants plus tard, enfin décente, je retournai auprès d’Alain, lui raconter mes péripéties avec la génératrice piégée par le bon vieux Yann Keller. — Tu veux dire que c’est moi qui ai provoqué tout ce bordel ? Juste en changeant la combinaison du sas ?— Ben ça ! Tu peux te vanter de m’avoir foutu une sacrée trouille !— Vraiment Eva, je… Je suis vraiment, vraiment désolé…— Je te préviens, la prochaine fois que tu te barres sans rien dire, tu restes dehors pour de bon ! Mon compagnon ayant quelque peu retrouvé son souffle, je lui demandai de s’expliquer enfin sur sa virée en catimini… — Une partie de la réponse se trouve dans mon sac à dos, dit-il, en faisant mine de se lever.— Hou la ! Bouge pas, je vais le chercher… Pour peser aussi lourd, sa besace devait être lestée de lingots de plomb ! Il la prit de mes mains et en a retiré, pêle-mêle, un ordinateur portable, plusieurs sachets d’échantillons – scellés, heureusement – et une photo de Sarkozy assis à son bureau présidentiel, sourire en devanture. Sur la photo, quelqu’un avait tagué un message ironique : « Parti sans laisser d’adresse… » — Là, va falloir que tu me dises ...