1. Antoine


    Datte: 15/06/2019, Catégories: fh, init, conte, fantastiqu, initiatiq,

    ... sachet de velours noir accroché sur sa porte. Il entra, s’assit sur le lit et alluma l’appareil sans même savoir ce qu’il désirait : qu’elle parle ou qu’elle se taise. Elle décida de parler. — Bon, d’accord, j’ai compris. Ta tenue, c’est un sujet sensible. Mais tu sais, je ne dis pas ça pour me moquer. Je cherche vraiment à t’aider. Antoine ne répondit rien. Son nez était douloureux et il était fatigué. — Je vais te laisser te reposer, tu as besoin de dormir. Oh, Antoine, fais-moi plaisir : éteins simplement l’appareil quand tu n’as plus envie de parler. Inutile de le détruire. Je respecterai ta volonté. Antoine éteignit l’émetteur sans un mot et la voix disparut. Antoine se coucha et s’endormit comme une masse, éreinté par sa longue journée. Le lendemain, il fut réveillé bien avant son réveil par une violente douleur dans son nez. Il prit un anti-douleur puis, conscient qu’il ne parviendrait pas à se rendormir, alluma l’émetteur puis lança : — Tu es là ?— Je suis toujours là, répondit la femme d’une voix douce et apaisante.— Même à cinq heures du matin ! C’est inespéré. La femme ne répondit rien. Antoine attendit un instant avant de trouver la force d’annoncer : — Bon, d’accord. J’ai une heure à perdre avant de partir travailler. Dis-moi ce qui ne va pas avec mes vêtements. Antoine portait les mêmes habits que le week-end passé. Il ne les avait même pas enlevés pour dormir. — Tu veux vraiment l’entendre ? Tu ne vas pas t’énerver ?— Non, vas-y. J’ai trop mal pour me mettre ...
    ... en colère !— Tu souffres beaucoup ? demanda la femme, visiblement touchée.— Oui, merci de t’en préoccuper.— Il y a des médicaments plus puissants sur ton paillasson. Je te promets qu’ils sont bons pour ce que tu as.— Tu es médecin ? répliqua Antoine.— Non, mais fais-moi confiance. Je sais ce que je fais. Antoine haussa les épaules et se leva. Il trouva un petit sachet en papier contenant un anti-douleur beaucoup plus fort à l’intérieur. Il regarda la posologie avant d’avaler un cachet. — Bien, maintenant, pourrais-tu me dire ce qui ne va pas ?— Antoine, voyons, tu le sais très bien, répliqua l’inconnue. Ton jean, ça fait presque trois semaines que tu le portes. Je suis presque sûre qu’il tient tout seul debout. De même pour ton pull, qui, d’ailleurs, est très laid. Tu ne devrais pas porter les cadeaux de ta grand-mère, sauf pour lui faire plaisir quand tu vas la voir. Ta chemise, ça fait presque dix jours qu’elle est collée à toi. Quant à ton caleçon et tes chaussettes, ils sont en place depuis quatre jours. Tu sais, ce genre de chose se change tous les jours. Enfin, changer de vêtement sans se laver ne sert à rien. Nous sommes au 21ème siècle, pas au moyen-âge. La mode du bain annuel est finie depuis longtemps.— Tu n’as pas bien regardé mon appartement, on dirait ! Je n’ai pas de machine à laver et ma douche tombe en morceaux. Ça ne donne pas très envie de…— Et ton compte en banque, lui, il dit quoi ? Antoine, ça sert à quoi de travailler si c’est pour ne pas utiliser son ...
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