1. Poste restante


    Datte: 17/06/2019, Catégories: f, fh, couple,

    ... deuxième fois avec plus d’attention. Et elle tomba en arrêt sur un nom. Chris Prettywood. Prettywood, la traduction littérale de Boisjoly ! Même le prénom était le même ! C’était donc vrai ! Son mari était bien un auteur de romans érotiques, publié et reconnu. Elle cliqua sur le lien "Ses œuvres". Elle découvrit quatre titres. Le premier,La mécanique des fluides corporels, avait été publié en 1993. Un an après la naissance de Thibault ! Cela faisait donc douze ans que Christophe lui cachait ce secret ! Elle n’en revenait pas. Douze ans ! Plus le temps de l’écrire et de trouver un éditeur ! Le second roman,Edmond de Vénus, datait de 1996. L’année de la naissance d’Angélique. Puis venaientIsabelle comme le jour en 1999 etEt plus si infinité en 2002. Elle ne put s’empêcher de sourire à la lecture de ces titres.La mécanique des fluides corporels ! Elle reconnaissait bien là son docteur de mari. Elle fut touchée parIsabelle comme le jour. Ce titre lui apparut comme un hommage personnel. Est-il possible que ce soit à elle qu’il pensait en écrivant ce texte ? Est-ce elle qui lui avait inspiré cette histoire érotique ? Elle ne trouva aucun autre renseignement sur le site. Elle se déconnecta et continua à réfléchir. Une idée lui vint soudain. Qui dit éditeur dit droits d’auteur ! Christophe doit toucher des droits d’auteur. Et dans ce cas, où est l’argent ? Quatre romans ça doit représenter une belle somme ! Isabelle regretta d’un coup d’avoir confié la gestion des comptes du ménage ...
    ... à son mari. Elle lui avait dit à l’époque que les chiffres c’était son domaine et qu’elle ne voulait pas en entendre parler. Elle réalisait maintenant que cette situation avait du bien l’arranger, le sacré cachottier ! Elle en était là de ses pensées quand le téléphone sonna. Elle regarda sa montre : quinze heures. C’est-à-dire huit heures à Chicago. Ce devait être Christophe qui appelait comme tous les jours, mais le matin cette fois, puisque l’on était mercredi et qu’il savait qu’elle n’avait pas cours. Elle hésita à décrocher. Qu’allait-elle lui dire ? Tout lui raconter, lui révéler qu’elle venait de découvrir son secret, le traiter de salaud d’avoir eu cette « double vie » à son insu ? Ou faire comme si de rien n’était ? C’est finalement la solution qu’elle choisit. Il serait beaucoup plus jouissif de voir son visage quand elle le démasquerait ! Elle finit donc par décrocher, pleine d’appréhension malgré tout. — Allo ?— Bonjour mon amour, c’est moi ! Comment ça va à la maison ?— Ça va…— Et les enfants, tout se passe bien ?— Oui, ça va…— Il fait un temps magnifique ici. Oh, tu devrais voir la brume matinale sur le lac Michigan, c’est super beau ! Quel temps fait-il en France ?— Beau, ça va…— Bon, tout va bien alors ? Rien de neuf depuis hier ?— Non…— T’es sûre que ça va ? T’as l’air bizarre… Isabelle hésita. Et si elle lui faisait un peu peur, pour voir sa réaction ? — Je suis passé à la poste à Bellecombe. Il y avait une lettre.— Ah ?… Elle en était sûre, son ton avait ...
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