1. Dame Erika (1)


    Datte: 18/06/2019, Catégories: Divers,

    ... avoir salué nos quatre convives et échangé quelques banalités, la discussion s’engage sur le château en cours de restauration. Son propriétaire étant un ami d’Erika, il lui a laissé les clefs. Connaissant parfaitement l’imposante bâtisse, elle propose une visite privée et guidée. — Cela vous dirait de visiter l’intérieur du château ? J’ai les clefs, et une surprise pour vous. Sans doute des idées pour une histoire, ou peut-être l’histoire du fantôme d’Erika. Vous imaginez le titre ! À l’approbation générale, elle les entraîne à l’intérieur des murs et la visite commence. Elle leur montre la partie la plus intéressante : le donjon, dont la restauration vient d’être terminée. Ils peuvent admirer les différentes pièces, l’immense salle de banquet entièrement meublée avec du mobilier copie conforme de celui de l’époque. Des tentures représentent des scènes de chasse, et des tableaux immortalisent les ancêtres ayant vécu dans les lieux. Ce château, destiné à la location pour des réceptions, mariages et autre cérémonies a été entièrement aménagé et décoré comme au XIIIe siècle. Ses nombreuses chambres sont équipées de lits à baldaquin qui trônent fièrement au centre des pièces, et d’imposants fauteuils sont prêts à accueillir d’éventuels clients. Miroirs et coiffeuses sont installés pour que les châtelains, châtelaines et autres convives puissent bénéficier du maximum de confort. Les cuisines réaménagées et prêtes à fonctionner ont conservé leur immense cheminée équipée d’un ...
    ... tournebroche capable d’accueillir un cochon entier, ce qui donne une idée du nombre de convives qui pouvaient se réunir à cette époque révolue. Un tournebroche a même été équipé d’un ingénieux système d’horlogerie du XVIIe siècle mu par un contrepoids en pierre pour rendre l’ensemble plus facile d’utilisation. Après la visite des cuisines, Erika annonce de sa voix douce : — J’espère que vous n’avez pas peur des fantômes : il paraît que le château est hanté… Ils sont en haut d’un escalier en colimaçon dont les marches de pierre plongent dans les entrailles du donjon. L’accès est fermé par une lourde grille métallique où est accrochée une pancarte qui affiche un sinistre avertissement : « Cet escalier donne accès aux cachots et à la salle de torture. Quiconque franchit cette grille ni contraint ni forcé s’expose à faire des rencontres étranges dont il assumera seul les conséquences. » Erika a demandé sur un ton humoristique s’ils n’ont pas peur des fantômes ; il est évident que les mâles fiers et puissants se rient bien de la situation, surtout le Marseillais qui ironise : — Des fantômes ? Oh con ! Erika, tu nous prends pour des jambons ? Des fantômes ! Et moi, j’ai pêché la sardine qui a bouché le port de Marseille… Té, des fantômes ! Il se fait remarquer, ce qui est plutôt normal pour un Marseillais. Les filles sont moins téméraires, mais curieuses. Tina rétorque sur le ton de la rigolade : — Puisque nous avons deux valeureux chevaliers pour nous protéger, il n’y a pas de danger ; ...