1. Les mains de Morphée


    Datte: 23/06/2019, Catégories: fh, intermast, init,

    La situation est tendue, mais mon sexe ne l’est plus. Le pyjama que j’avais enfilé à la hâte, et qui ne parvenait pas à masquer mon érection, est désormais bien sagement au repos, mon esprit étant plus concentré sur la gravité de la situation. Imaginez plutôt la honte qu’une dénonciation de mes actes à mes parents allait me causer. Une éducation catholique, toute axée dans le respect du corps et de sa virginité, face à un voyeur ! Sans parler des élémentaires règles d’hospitalité bien peu compatibles avec l’intrusion malsaine de ma curiosité… Son invitation au silence rendait toute protestation, toutes excuses quasi vaines. Le cœur battant la chamade, le souffle rapide, j’attendais sans trop oser la regarder la suite des événements. Dans un film regardé tard un dimanche soir sur une chaîne de télévision qui monte (!) j’avais vu des scènes similaires. Et bien sûr, la femme ainsi observée, évidemment consentante à tous les plaisirs, n’avait de cesse de se faire labourer sauvagement à grands renforts de cris improbables, sans autre forme de procès. Et même si ces spectacles m’avaient terriblement excité, j’avais du haut de mon inexpérience l’étrange prémonition que la vraie vie ne fonctionnait pas comme cela. Il fallait que je fasse bonne figure pour ne pas me révéler si par chance Sophie ne m’avait pas vu. Hors de question de tenter ma chance, de forcer le destin. Si je sortais indemne de cette histoire, ce serait déjà pas mal… Elle s’avance encore, et fait un geste comme pour ...
    ... me demander si elle peut s’asseoir. J’acquiesce, sur le même mode, d’un léger geste du menton, repoussant mes jambes sur le côté pour qu’elle puisse prendre place sur le bord du lit. N’y tenant plus, et pour me sauver, je veux dire un mot… Voyant ma timide tentative, elle approche de mes lèvres un index très professoral, et feint de le poser sur ma bouche pour l’empêcher de produire un son. Immédiatement, deux choses se déclenchent en moi. L’impression tranquille que j’ai intérêt à garder ce silence pour ne pas rompre le fragile équilibre qu’elle me propose, et la découverte d’une nouvelle odeur transmise par son index placé tout près de mes narines. Un rapide flash-back me remémore la scène à laquelle j’ai assisté : c’est bien ce même index qui, accompagné de ses voisins, a consciencieusement caressé son puits d’amour, avant qu’elle ne les lèche. Cette odeur envoûtante, sucrée et parfumée, que je découvre pour la première fois, ce serait cela, l’odeur de cyprine dont tant d’auteurs de Revebébé parlent dans leurs récits ? L’autre effet, indirect celui-là, concerne mon pénis. À l’évocation de ces moments érotiques, il reprend des forces rapidement. Heureusement, mes mains jointes le protègent encore de la vue de Sophie. Son regard profond m’observe, ses lèvres semblent hésiter à me sourire, sans vraiment parvenir à s’en empêcher. Sa main quitte alors le devant de ma bouche, et ses doigts réunis en une seule caresse se posent sur mon front, pour redescendre sur mes paupières, ...
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