1. Préméditation


    Datte: 29/06/2019, Catégories: fh, volupté, pénétratio,

    ... désir qui monte en lui soit absolu, vrai, pur. Mais elle savait que sa parade serait condensée, concentrée en un instant d’éternité et que l’énergie qu’elle déclencherait serait hors du temps, primaire, explosive comme l’univers au moment du Big Bang. C’est pourquoi elle mettait tant de recherche dans sa composition. Ce que la brièveté du temps ne pourrait créer, elle comptait sur l’esthétique pour le susciter. Elle voulait le toucher par la grâce des courbes et des galbes, l’émouvoir par la beauté sinueuse de ses hanches et de ses reins, qu’il éprouve ce mélange trouble d’appétit masculin et de réminiscence enfantine qui saisit tout homme devant le miracle d’un sein. Mais il fallait également qu’il ne puisse pas se dérober, ni être tenté par un corps à corps plus progressif. L’invite devrait donc être radicale et sans ambiguïté. Pour cela il fallait qu’elle fût provocante, femelle même, mais pas choquante, ce qui aurait pu l’inhiber. Hésitant quelques temps entre la nudité absolue et un déshabillé plus subtil, elle choisit finalement la première solution. Elle avait multiplié les postures, jugeant de son effet dans la glace en pied qu’elle avait momentanément disposée en face du canapé. Tantôt allongée, tantôt debout, de profil, de face ou de dos, penchée ou cambrée, tour à tour pudique ou effrontée, lisse ou plissée, sinueuse ou étalée, recroquevillée ou offerte, elle s’était appliquée à choisir la pose la plus à même de créer ce choc émotionnel qu’elle voulait susciter. ...
    ... « Trop passive » avait-elle pensé en se contemplant alanguie et offerte sur les coussins, une jambe repliée et un bras sous sa chevelure. Le feu aux joues, elle avait également renoncé à se tenir assise les jambes ouvertes avec ses deux mains exhibant ostensiblement son intimité. Jugeant cette attitude trop vulgaire, elle avait néanmoins esquissé un sourire nimbé d’une lueur perverse à la vue obscène de ses chairs roses et compliquées : « pas pour l’accueillir… ce sera pour plus tard » s’était-elle dit. Elle finit par se décider pour une posture de trois-quarts arrière par rapport à son angle d’arrivée, qui lui semblait répondre à l’ensemble des critères qu’elle s’était fixés. Elle serait à genoux sur le canapé, appuyée sur le dossier, les cheveux artistiquement décoiffés, attachés sommairement pour dégager sa nuque qu’elle savait gracieuse. Son buste à demi tourné vers lui mettrait en valeur le profil émouvant de sa mamelle pleine et pendante. Elle présenterait à Rodolphe sa croupe cambrée, offerte, les jambes suffisamment écartées pour que la vision de sa vulve émergeant sous le sillon fessier s’impose à son regard de mâle, mais pas trop, pour que demeurât la part de mystère qui rendrait irrépressible le besoin de la conquérir. Avec minutie elle déplaçait son bassin centimètre par centimètre pour juger du travail de la lumière sur sa peau, de l’effleurement des ombres sur les pleins et les déliés de son corps, de l’accentuation du secret de ses plis. L’élément essentiel de ...