-
Les premiers - Episode 1
Datte: 29/08/2017, Catégories: aventure, sf, fantastiqu,
... enfin du vacarme : — Commandant Abraham ? Vous m’entendez, Commandant ? La liaison restait médiocre, hachée, mais c’était mieux que rien. — Je t’entends, vieux con !— Ça va, les Fab Four ?— Non. Pourquoi, il faudrait ? riposta Abraham. Le « Cap Com » accueillit cette sortie avec un rire forcé : — Vous êtes conscients que le Système entier a les yeux rivés sur vous ?— Tu voudrais bien être à ma place, hein ? lança joyeusement Catherine.— Et comment ! J’ai essayé de droguer ton café, ce matin, mais tu as bu un chocolat…— Je suis trop maligne pour toi, Charles… Allez, t’en fais pas, mon vieux : tu seras du second voyage. Si tu n’as pas abouti avant au cabanon. Abraham ne put retenir un ricanement : — Quel équipage va avoir ce pauvre vaisseau ! Une gamine immature… Une folle de son corps… Il hésita, cherchant en quels termes se définir lui-même, conscient de n’être pas plus équilibré que Catherine et Bettina. Catherine se mit à gueuler l’une de ces chansons sans queue ni tête qui tant exaspéraient Abraham. Elle le faisait uniquement pour l’agacer, bien sûr. À cette pensée, il sentit le nœud familier de la rage se nouer dans son estomac. La garce adorait le faire sortir de ses gonds. Eh bien, il ne lui donnerait pas ce plaisir… Mais, avant d’avoir pu se retenir, il commença à l’insulter. Bettina intervint, elle commençait à avoir l’habitude de séparer ces deux-là : — Cathy, tu as fait tes adieux à la Tour Eiffel ? Il risque de passer de l’eau sous le Pont Neuf avant que tu ne ...
... marches à nouveau sur les pavés parisiens…— Rien à fiche de Paris. Humainement, écologiquement : une poubelle… Non, ma semaine de repos, je l’ai passée au bord du Golfe, à Carnac, à me faire tringler par un joli petit marin. S’il y avait un avancement selon les qualités viriles, il devrait être au moins amiral… La chaude, l’insatiable Bettina fut intéressée. — Un bon coup ? Raconte… Elles s’isolèrent sur une fréquence différente. Abraham pensa sombrement : Toutes des chiennes ! grimaça-t-il à nouveau. Un instant la Clef lui avait paru battre entre les parois de son crâne. Un coup d’œil à Catherine et Bettina lui montra qu’il n’avait pas été le seul à ressentir le fugitif emballement du système. Bettina avait les larmes aux yeux et, sans l’épaule du petit Hiroko, elle serait tombée. De tout le groupe, elle était celle chez qui le Don brillait du plus vif éclat et, conséquemment, elle était celle qui avait le plus durement encaissé le choc. En reprenant son souffle, Abraham sentit, immatériel, un contact familier, doux, soyeux, tiède, pensa : Bonjour, Carl… On commençait à se demander si tu partais avec nous. Carl : avant tout une impression… Non pas un être, une chose, mais une impression… une présence. Non physique, mais indéniable. Contact doux, soyeux, tiède. Souplesse serpentine enroulée autour des épaules d’Abraham qui pensa à des yeux de braise rouge et des oreilles pointues. Illusion, bien sûr. Illusion encore, la voix qui résonna à ses oreilles : Partir ? Partir, quitter ...