La neige est notre alliée
Datte: 20/07/2019,
Catégories:
fh,
ffh,
inconnu,
forêt,
pénétratio,
init,
humour,
sf,
... cache en latex qui lui donnait depuis des mois l’impression de calvitie. Soudain, sa chevelure flamboyante s’étale sur ses épaules. Dans un grand éclat de rire, elle m’arrache mon cache également, libérant ma tignasse de soixante-huitard attardé (mais où diable les anciens avaient dégotté cette expression ?) Elle m’emmène hors de la ville. Un véhicule antique nous attend pour traverser les plaines envahies par les gaz délétères et les eaux stagnantes. Personne ne connaît autant qu’Eva les passages praticables, une chance de plus de ne pas être poursuivis par les armées spéciales. Puis nous finissons à pied, alors que la neige devient déjà trop épaisse et que la route s’élève. Plus personne n’a emprunté ces sentiers depuis des années sans doute. Sauf les élus que Eva a convoyés avec malice depuis des semaines. Quant à la Montagne de l’Espoir, la bien nommée, Eva ne l’a pas choisie par hasard. Nous serons les derniers à pouvoir passer, si la neige tombe aussi drue que prévu. Après, nous serons isolés pendant des semaines peut-être. Pourvu que les recrues soient toutes arrivées. Nos pas s’enfoncent de plus en plus. Eva accélère. Nous avons eu raison de faire vite, dans une heure tout au plus, il n’y aura plus un seul chemin visible. - o - Nous pénétrons dans la première cavité du "village". Je sais que des dizaines ont été creusées ainsi, tenant lieu de maisons, abritant une foule prête à tout. J’aurais bien sûr pu me contenter de diriger cette révolte douce dont j’étais ...
... l’instigateur… mais je préférais conduire moi-même la mission centrale. On me comprendra, j’espère… Une femme nous attend, uniforme sur le corps, comme tout un chacun. Sans un mot, elle nous débarrasse de nos épaisses chaussures et nous convie, d’un geste, à nous approcher de la cheminée qui crépite. Mais je saisis doucement la femme par les épaules. Je n’ai pas beaucoup de temps. Mais aussi je dois avouer que cette expédition auprès d’Eva flamboyante a mis ma patience à rude épreuve. Enfin, le moment est arrivé ! Enfin, après avoir répété des mois durant avec les professionnelles des bas-fonds que seules l’argent intéressait, je vais pouvoir diffuser la bonne parole (!). — Sais-tu pourquoi tu es là ?— Oui ! dit la femme, d’un ton presque assuré. Je m’attendais à un peu plus d’hésitation. Mais probablement qu’Eva a choisi, pour la première, une des meilleures. Tant mieux ! La tâche n’en sera que plus stimulante. — Dorénavant, tu t’appelleras Marie. Approche, je vais t’apprendre les gestes de la communion, pour un monde nouveau et libre. Et sans autre forme de procès, sans même prendre le temps de me reposer, je commence la Grande Leçon ! Quelle abnégation ! - o - J’ouvre la cape qui couvre ses épaules et Marie frissonne, mais ce n’est pas de froid. J’ouvre les boutons de son uniforme et Marie tremble d’un coup, et c’est peut-être un peu de peur. Ce n’est pas pour me déplaire. Je l’ai voulue, cette révolution. Pour sa portée humaniste, libertaire et libératrice. Mais aussi avec une ...