Rorschach au service d'Erika (1)
Datte: 02/08/2019,
Catégories:
Divers,
« Sur internet, tout le monde peut se créer la vie qu’il veut » Erika avait trouvé cette formule pour clôturer un énième débat qui dégénérait ; l’argument avait la force de l’évidence, il sonnait comme un slogan. Elle était administrateur de Xstory, et elle traitait par conséquent les débordements inhérents à un site de cul. Ce n’était pas toujours facile, vu les fortes personnalités qu’elle avait à gérer, pourtant elle s’en acquittait avec fermeté mais avec tact, car elle tenait à ménager les susceptibilités. Les membres les plus retors lui donnaient du fil à retordre, car ils attendaient la nuit – et surtout le week-end – pour donner libre cours à leur fiel, quand ils ne s’étripaient pas ouvertement entre eux. Elle les mettait devant leurs responsabilité quand elle constatait les dégâts, et distribuait les cartons – jaunes, et plus rarement rouges – selon leurs méfaits… Ce matin là, Erika se leva et s’enferma dans la salle de bain. Elle se regarda dans la glace en se brossant les dents, eut une moue désabusée devant son reflet. Elle était jolie, ce n’était pas la question, mais elle n’avait rien à voir avec son avatar, elle en était même l’exact opposé ; elle était désarmante de naturel dans la vie réelle, alors que sa photo la présentait comme une vamp sophistiquée. Elle était bien placée pour savoir que n’importe qui a la possibilité de devenir un autre sur internet ! Elle retourna dans sa chambre, découvrit que son compagnon était réveillé et qu’il était assis dans le ...
... lit, le dos calé contre l’oreiller. Sans prendre la peine de la saluer il abaissa lentement le drap, lui montra sur sa grosse érection matinale dans une invite tacite. — Je n’ai pas le temps, mon chéri, je suis très en retard, le rabroua-t-elle gentiment en enfilant sa robe. — Allez quoi, sois mignonne, regarde comme j’en ai envie, la tenta-t-il en exhibant fièrement sa queue raide. Résignée, Erika s’approcha du lit, lui fit les gros yeux, s’agenouilla… Quand ce fut fini, elle se précipita dans la salle de bain pour recracher le sperme dont sa bouche était pleine. — T’es vraiment une championne... tu mérites la médaille d’or de la pipe, la flatta-t-il pour lui témoigner sa reconnaissance. — Je te signale que c’est MON anniversaire aujourd’hui, pas le TIEN… C’est TOI qui aurais dû me faire plaisir ce matin, pas MOI, rouspéta-t-elle en laçant ses sandales. Avant de rencontrer le père de son fils et de se caser avec lui, les hommes qu’elle fréquentait s’imaginaient tous - après qu’elle leur eut révélé le travail qu’elle faisait - qu’avec le catalogue de perversités qu’elle avait sous les yeux toute la journée, elle devait en connaître un rayon sur le sujet. Elle ne leur avouait pas qu’elle ne lisait presque jamais les récits, que les fantasmes des autres n’avaient aucune prise sur sa libido. Elle était une affaire au pieu, un très bon coup même, mais seulement parce qu’elle aimait le sexe, qu’elle adorait donner du plaisir à ses amants ; elle n’avait pas besoin d’avoir recours à ...