1. Le monstre court en ville


    Datte: 13/08/2019, Catégories: fh, frousses, Oral pénétratio, humour, québec, fantastiq,

    ... maudit maire. Encore des cris. Marie a battu un record de vitesse, en moins de quinze minutes on est dehors et on jurerait qu’elle sort d’une séance de photo pour le magazineClin d’œil. Caméra à l’épaule, je la filme en train de courir vers un attroupement autour de deux automobiles arrêtées au milieu de la rue. Les clignotants d’urgence éclairent la scène. Pas de bobo, pas de blessé grave. — Le garou a surgi juste devant le premier véhicule, raconte une femme, il a freiné et l’autre lui est rentré dans le cul, pas au loup-garou, mais à la voiture, crut-elle bon de spécifier. Un classique, même pas de tôle froissée. La pleine lune brille au-dessus du pont se reflétant sur la rivière et la rue se remplit de monde. Ils sont tous surexcités et parlent tous en même temps. Heureusement Marie a pensé à apporter son petit enregistreur portatif parce que je ne peux m’approcher d’elle suffisamment. — Il a surgi de là-bas, près du bingo.— Oui, je l’ai bien vu, madame Lemieux, il a traversé ma cour.— Comme au cinéma, pas croyable, des dents, des griffes vraiment effrayantes !— Il a essayé de me mordre juste là, en dessous du coude et…— Il est parti vers le pont, faut le trouver et s’en débarrasser.— C’est une créature du diable ! Des gens en colère qui crient poing levé. Je filme en me disant qu’il manque seulement les torches, les fourches et Mel Brooks. — Mon chat, quelqu’un a vu mon Gribouille ? s’écrie une grosse femme prise de panique. Oh Seigneur ! Le garou l’a mangé c’est sûr ...
    ... !— Moi c’est ma petite Popette qui a disparu, dit une autre. C’est une chienne de race vous savez, ça vaut une fortune et… Pendant que je fais un gros plan de Marie entourée de toute part, je me rends compte que ce ne sont tous encore que des adultes ou des personnes âgées. Pourquoi ? Les cannes sont là, même lamarchette qui se plante devant moi en marmonnant : — Je vous l’avais bien dit que les Russes mangeaient du mammouth, m’sieur.— Hein !— Un Yack mon cul, petit con ! s’exclama l’un des vieux.— Pardon ?— Sont comme ça en ville, lâcha un autre en me pointant avec sa canne. Ça pense… Mais qu’est-ce qu’ils ont à répéter ça ? — Là, sur le chemin du pont ! crie soudainement quelqu’un et je vois Marie au milieu d’un l’attroupement qui me fait signe de filmer dans cette direction et de la suivre. À travers l’œil de la caméra, je n’aperçois qu’une vague silhouette sombre à l’entrée du vieux pont et qui regarde vers la pleine lune et hurle. Je zoome, mais ce n’est guère mieux, il n’y a pas assez d’éclairage. — On y va, Paul ! crie ma belle, mais je ne la vois plus, il y a bien cinquante personnes dans la rue, voire plus. Et soudain j’entrevois sa tignasse rousse au milieu d’un groupe qui l’entraîne et ils sont déjà presque arrivés à la seule intersection du village, celle qui mène au pont et c’est le gros George qui dirige l’attroupement. Pas croyable ! Je veux la suivre, mais lamarchette et les petits vieux m’entourent et forment comme une barricade et il y en a d’autres qui me ...
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