Folies en rut majeur (4)
Datte: 29/08/2019,
Catégories:
Erotique,
... détriment d’une armoire plus profitable pour ranger ses nombreuses fringues. Mais la chambre vide, aménagée en dressing remplissait fort bien son rôle. Le salon lui, s’il ne possédait pas de cheminée, s’enorgueillissait d’un canapé qui mangeait tout un pan de mur. Le cuir fauve, choisi par la brune sentait bon le neuf. Personne n’y avait encore collé ses fesses, hormis la propriétaire des lieux, naturellement. Alors quand la sonnerie de la porte d’entrée ce soir-là tinta, Aline se trouva surprise. Elle vint sans courir pour accueillir son visiteur. Gabriel se trouvait dans l’encadrement de la porte, un bouquet de roses fraiches à la main. — Je suis venu visiter ton installation. Tiens ! Elles viennent de ton jardin ! — Oh ! Merci ! Délicate attention ! Je les mets dans un vase ! Entre, ne reste pas sur le palier. — Je dois aussi avouer que ton absence, le vide créé par celle-ci rend la maison lugubre. Je ne savais pas où aller et nous avons tout de même partagé bien des souvenirs ! Tu es toujours ma femme… — Arrête Gaby ! Nous n’allons pas revenir sur le passé ! Il est mort et bien mort. Un jour… un jour qui sait… je reviendrai peut-être. Pour le moment j’ai besoin de vivre ma propre vie. Faire mon trou… tu comprends. — Non, mais ce n’est pas grave. L’important c’est que toi, tu saches ce dont tu as besoin. Je… me sentais trop perdu. — Tu veux prendre un verre avec moi ? — Pourquoi pas… — Et si nous allions diner tous les deux ? — Je ne pense pas que ce soit une bonne idée… ...
... tu es encore trop persuadé que je vais reprendre la vie avec toi, celle d’avant. Tu ne me voyais même plus… ou plutôt tu me retrouvais là chaque soir, boniche ou servante. Tous les inconvénients sans aucun avantage dans une existence dorée qui ne me convenait plus. Je t’ai aimé Gabriel, mais l’amour s’émousse si on ne l’arrose pas assez souvent et tu ne faisais plus rien pour me garder. Tu me croyais à toi… pour toujours ! En fait, à tes yeux j’étais là point, comme la machine à laver ou la table. Pour moi, c’était une lente agonie, une petite mort… Son mari haussait les épaules. Elles étaient voutées, il avait pris quelques années de plus durant ces dernières semaines. Sa barbe de trois jours, le col de sa chemise douteux, tout cela faisait mal à la femme qui se trouvait près de lui. Il allait pleurer, mais se retint au dernier moment. Sentant que son trouble dérangeait plus qu’il n’arrangeait les choses, il s’abstint de prendre un verre. Il prenait congé et sa silhouette hantait déjà la jolie femme brune. Elle regardait partir cet homme, fantôme hallucinant ! Elle se disait qu’elle l’avait tant aimé pourtant. Comment la vie pouvait-elle ainsi amener les gens à se séparer ? Puis quelque part, elle eut mauvaise conscience. C’était surtout elle qui avait désiré cette séparation brutale. La porte se refermait une nouvelle fois. La montagne de souvenirs qui restait dans le couloir, à l’extérieur avait des relents faisandés. Gabriel avait réussi à la mettre mal à l’aise et elle ...