46.14 Je vais prendre une douche.
Datte: 02/09/2019,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
... »… et un instant après… du coté de « partir »… comme dans les vieilles balances à plateaux, l’aiguille centrale fait des petits mouvements de droite à gauche et de gauche à droite autour du point d’équilibre, sans arriver à se stabiliser… Partir c’est fuir… fuir ce n’est jamais très bon… mais rester… vivre peut-être une deuxième nuit magique, rester pour combler sa solitude, en attendant qu’au matin il retrouve son assurance et qu’il se métamorphose à nouveau en ce petit con qui n’a besoin de personne… lui offrir cette tendresse dont il semble preneur à cet instant précis, une tendresse à laquelle je vais une fois de plus très vite m’habituer et qui va me manquer comme si on m’arrachait le coeur lorsqu’il va me la refuser ? Putain, il me refait le coup, je me dis… comme la dernière fois, cette nuit il a besoin de moi pour ne pas rester seul face à ses fantômes, à ses démons, sa solitude, ses combats intérieurs… c’est comme un bébé qui fait ses angoisses du soir et qu’il recommencera à faire ses caprices le lendemain… ce soir il est fragile… mais demain matin, lorsque son blues sera dissipé, son arrogance de petit con reprendra le dessus et refermera violemment la brèche cette petite fragilité post-coïtale qui me touche jusqu’à me faire fondre mais qui me fait aussi tellement peur, car je sais qu’elle ne va pas durer… Alors, du tac au tac, je lui réponds : « Si c’est pour me faire pourrir comme la dernière fois… ». Je ne peux même pas croire que c’est moi qui balance ça, mais ...
... c’est un cri du cœur que je ne peux retenir. Dans la pénombre à laquelle mes yeux sont désormais habitués, je vois, je sais qu’il me regarde, qu’il se mordille les lèvres, qu’il a l’air déçu à l’idée que je parte… Le silence s’installe pendant de longues secondes. Jérém semble désarçonné, tellement loin du petit macho auquel je suis habitué. J’en serais presque à croire qu’il ne saurait plus retrouver le chemin de son arrogance de petit con. Alors j’enchaîne : « Pourquoi tu veux que je reste ? ». Un autre silence suit mes mots. J’ai besoin d’être rassuré, j’ai besoin d’une réaction de sa part. Alors je le cherche : « Donne-moi une bonne raison de rester… ». J’ai cherché une réaction de sa part, la voilà : « Ecoute… ta gueule ! » me balance-t-il sèchement en bondissant du lit et en se penchant pour ramasser la capote abandonnée par le beau barbu et la foutre a la poubelle au passage. « Tire-toi, si ça te chante, rien à foutre ! » lâche-t-il en disparaissant dans la salle de bain et en balançant vigoureusement le battant de la porte derrière lui. Petit menteur, va… bluffeur à deux balles… je sais bien que ce n’est pas vrai, ça… je sais bien que tu n’en as pas « rien à foutre »… Envie de le gifler tant ces mots m’énervent, d’autant plus que c’est la deuxième fois que je les entends cette nuit là… et encore plus car je sais qu’elles ne sont pas vraies, qu’elles sont juste un mouchoir jeté sur une vérité qu’il n’ose pas regarder en face… mais bon… avec un petit con comme Jérém, je ...